hypothèses et des conceptions que nous trouvons dans le mécanisme actuel, parallèlement à l’unité de l’esprit général, sa résistance au dogmatisme et au réalisme métaphysiques, n’autorisent plus que cette définition : le mécanisme est la théorie qui considère les sciences physico-chimiques comme continues avec la mécanique, comme fondées sur la représentation de mouvement qui est, in abstracto, l’objet de la mécanique. Plus simplement encore le mécanisme est la théorie qui considère les phénomènes (ici les phénomènes physico-chimiques) comme adéquatement représentables par des mouvements (par des mécanismes).
Quelles sont les conséquences de cette définition ?
Elle contient précisément tous les caractères qui ont paru constituer le patrimoine du mécanisme : goût de l’expérience et goût de l’intelligibilité, du fait perceptible et de la définition claire et distincte ; par suite, progression du connu à l’inconnu et marche du fait au fait ; réduction des phénomènes naturels à l’unité, substitution du point de vue quantitatif au point de vue qualitatif, nécessité des hypothèses figuratives, tout cela pourrait logiquement se déduire de la définition donnée.
10. — Pascal disait déjà en exposant les principes de la théorie mécaniste : « Il faut dire en gros que cela se fait par figure et mouvement. Mais de dire quels, et composer la machine, cela est ridicule car cela est inutile, et incertain, et pénible. » Cette phrase, si souvent citée par les adversaires du mécanisme et contre le mécanisme, précise ce qu’est le mécanisme contemporain, ce qu’il veut être délibérément chez certains savants, ce qu’il tend inconsciemment à être chez les autres. On a perdu en général l’espoir d’arriver à une vue absolue des choses, l’espoir autrefois caressé par les métaphysiciens atomistes ou strictement cartésiens.
Le relativisme non seulement a borné nos ambitions à la connaissance des phénomènes, mais encore a donné à cette systématique phénoméniste, et qui ne veut plus être que phénoméniste, de très importants caractères.
a) C’est d’abord la remise à très longue échéance d’une
