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CONTINUATEURS DU MÉCANISME, HYPOTHÈSES FIGURATIVES.

cier de l’énergélisme, tout en s’étant rapproché singulièrement, par un autre côté, de cette théorie, si on le compare au mécanisme traditionnel.

6. — Le mécanisme contemporain entend, d’ailleurs, d’une manière originale, la façon donf il rattache la physique à la mécanique pure. Cette originalité marque la troisième grande différence qui sépare le mécanisme actuel de ses formes antérieures.

Jusqu’ici, quand on définissait le mécanisme, on avait coutume d’opposer absolument mécanistes et dynamistes. Cette opposition entraînait de nombreuses difficultés et ne correspondait guère à la réalité scientifique. Car étymologiquement, le mécanisme est la systématisation qui explique les phénomènes en continuité avec ceux de la mécanique. Or, la mécanique depuis Newton admet aussi bien la notion de force que la notion de masse et de mouvement.

Il est vrai que Newton n’ajoutait aucun sens métaphylîque à la notion de force. C’est pour lui la dénomination d’un coefficient nécessaire pour la théorie du mouvement ou plus exactement la dénomination d’un vecteur.

Cependant, comme les physiciens étaient portés à donner une signification métaphysique à leurs théories, comme le « vieux mécanisme était », ainsi qu’on vient de le voir, dogmatique et métaphysique, il s’ensuit que l’on chercha toujours, jusqu’au milieu du xixe siècle, des réalités sous toutes les expressions que l’on employait. On ne se contentait pas de vouloir décrire l’ordre des phénomènes, on voulait en partant de la réalité absolue en rendre complètement raison. Le vieux mécanisme n’était pas une représentation (la seule représentation possible, étant donnés les choses et notre esprit), mais l’analyse exacte des choses. En conséquence, tous les principes et tous les éléments de la mécanique étaient les principes et les éléments des choses ; on les rendait indépendants de toute condition empruntée à la nécessité de la connaissance et de la représentation.

Il résulte ceci : La masse ou la quantité de matière