chercher ce qu’il appelle les causes d’erreur constantes de l’esprit métaphysique et à montrer que le mécanisme est, en fait, la résultante de toutes ces causes ; il formerait comme le cas pathologique idéal de la déformation métaphysique de Fesprit, le monstre métaphysique dans toute sa perfection.
Mais le mécanisme actuel n’envisage que des phénomènes, et la systématisation qu’il propose est un ordre de succession ou de concomitance donné dans l’expérience phénoménale.
La réduction d’un phénomène complexe à un phénomène plus simple est la constatation (ou, s’il n’y a pas encore eu vérification expérimentale, la supposition) d’une relation, d’un rapport, entre ce phénomène complexe et ce phénomène plus simple. L’explication est absolument relative, en ce sens qu’elle ne nous met jamais qu’en face d’une relation et non d’une cause substantielle, productrice, efficace, d’une cause matérielle. Elle n’établit qu’une liaison réelle ou possible entre des sensations réelles ou possibles.
Et c’est tout. Le mécanisme actuel se défend d’en dire plus ; c’est à cette condition qu’il reste fidèle à son point de départ expérimental, et qu’il assure la certitude objective de la science, en écartant tout appel à une nature absolue des choses. Car dès qu’on sort des données de l’expérience, on introduit avec les fantaisies de la dialectique, toutes les possibilités de doute et de critique.
Ainsi, toutes les affirmations du mécanisme doivent être comprises, non dans un sens dogmatique et substantialiste, mais dans un sens phénoméniste et relativiste.
5. — a) On ne manquera pas de se demander alors quelle différence il y a entre l’énergétique et le mécanisme. Car on n’a pas oublié que l’énergétique est, elle aussi, phénoméniste. La science, aime à dire Mach, est une phénoménologie. Or, le mécanisme à son tour se présente bien comme une phénoménologie. Si l’énergétique est une description des phénomènes, le mécanisme l’est aussi. Et cette remarque peut être faite à bon droit.
Il y a plus. Le mécanisme actuel, qui se présente à son
