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CONTINUATEURS DU MÉCANISME, HYPOTHÈSES FIGURATIVES.

seront expérimentalement vérifiées en elles-mêmes ou par leurs conséquences. Faire des hypothèses est un moment nécessaire de la méthode, et une exigence de la découverte. Toute loi a été d’abord une hypothèse. Et pourvu que le départ exact soit fait entre l’hypothèse non vérifiée et l’hypothèse vérifiée ou la loi, l’objectivité la plus complète est sauvegardée. On doit toutefois asservir l’imagination de l’hypothèse si l’on veut qu’elle ait des chances d’objectivité, à deux conditions préalables. Il faut qu’elle soit suggérée par l’expérience, puis vérifîable par elle. C’est à quoi, on l’a vu, ne manque jamais le mécanisme. Bien au contraire, mieux qu’aucune autre école physico-chimique, il satisfait à ces deux exigences ; car plus que toute autre, il se laisse porter par l’expérience, et extrait de l’expérience seule, sans aucune autre considération (utilité pratique, épargne de la pensée, commodité générale) les résultats qu’il prétend définitifs. Et il a grand soin, toujours, de formuler son hypothèse en termes représentables, en termes de perceptions : pour lui, on le sait, intelligibilité ou représentabilité sont synonymes. Toute théorie doit se traduire en termes sensibles, en dernière analyse, figurer une expé-