séquence nécessaire de tout le système, l’objet de la science physique est, de lui-même, un système de grandeurs mesurables. La physique doit se transformer progressivement en une science mathématique, et elle ne peut pas ne pas se transformer en une science mathématique. Les phénomènes physico-chimiques sont tous assimilables à des phénomènes simples qui en sont comme les unités élémentaires (phénomènes de mouvement).
20. — Et, toujours par voie de conséquence, le mécanisme énonce une vue des choses physico-chimiques que souvent on lui a reprochée comme un postulat injustifié, et qui n’est encore en réalité que l’aboutissant inévitable de la méthode. Si les phénomènes sont réductibles les uns aux autres, ils sont homogènes ; s’ils sont homogènes, ils sont mesurables ; mais s’ils sont mesurables, ils sont des grandeurs quantitatives. Le domaine physico-chimique fait partie du domaine de la quantité, comme sans doute tout ce qui est susceptible de science. Tout se passe donc comme si l’univers physico-chimique était quantitatif.
Il suffit, en effet, au mécanisme que la méthode suivie depuis la Renaissance ait réussi, que les phénomènes nouveaux aient été progressivement expliqués à la lumière des phénomènes déjà connus, et que cette explication se soit en général réduite, à mesure qu’elle progressait, en termes déjà connus, pour que, sans faire aucune hypothèse sur leur nature dernière, il soit fondé, il soit même nécessairement amené à les considérer comme des quantités. Tout se passe comme s’ils étaient, et s’ils n’étaient, au fond, que des grandeurs homogènes, réductibles et mesurables.
C’est ainsi que d’une façon logique et simple, sans efforts de dialectique, le mécanisme assure l’intelligibilité des phénomènes physico-chimiques et l’objectivité intégrale de la physique théorique. S’il est un mérite qu’on ne peut dénier à cette doctrine, c’est celui de la cohérence et de la clarté. C’est aussi celui de la facilité et de la simplicité.
Les critiques du mécanisme lui ont reproché souvent la complexité de certaines explications particulières. Et il s’est trouvé incontestablement chez certains savants, chez
