sophes anti-mécanistes. Il soutiendra toujours, au contraire, que la contradiction n’était qu’apparente et superficielle. Au fond, la raison exigeait le principe et répugnait aux constructions antérieures : ce principe, à mesure que l’expérience le pose et le formule, devient évident.
Les principes, parce qu’ils résultent de l’expérience qui ne s’exprime que par une série de termes représentables, devaient donc être, et ne pouvaient être que des relations établies entre des éléments empruntés au domaine du représentable, des éléments objectifs et figurés[1]. Le mécanisme évitera toute construction conceptuelle. Edifiée contre la scolastique, il ne veut pas d’un jeu de concepts ou de symboles généraux, plus pratiques mais tout aussi abstraits et irréels que les sorites de la scolastique. Il est, par ce côté, une illustration des théories de la psychologie scientifique moderne qui établit un lien étroit et nécessaire entre l’image et le conéept, la perception et le raisonnement, les sens et l’intellect, et le mécanisme actuel s’oppose par là à la scolastique non seulement par son « organon », ses tendances et son point de départ, mais encore par la psychologie de la connaissance qu’il suppose.
15. — On sait en quoi consistent intégralement les éléments figurés que le mécanisme met à la base de la physique théorique. Son nom de mécanisme vient de là : ce sont des éléments qui sont déjà étudiés par la mécanique, et les sciences que la mécanique suppose, la science du nombre et la géométrie : espaces et temps homogènes, déplacements, forces, vitesse, accélérations, masses, voilà les figures, les représentations à l’aide desquelles on se propose de rendre intelligible l’univers physique. Pourquoi la physique, depuis trois siècles, aboutit-elle toujours à ces éléments, à ces mêmes éléments, à ces seuls éléments, on l’a vu tout à l’heure. Ce n’est pas qu’ils se prêtent grâce à leur simplicité, leur clarté, leur commodité, mieux que d’autres à être compris de l’esprit, à entrer dans la chaîne des théories. Ces raisons de choix
- ↑ W. Thomson, in Revue générale des sciences, 1903, p. 258.
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