pour Maxwell et Hertz, on n’arrivera pas à fonder sur des éléments réels une théorie mécanique de l’électricité. Bien au contraire, le fait de représenter les phénomènes électriques dans une théorie dont la forme est identique à la forme générale de la mécanique classique, en montre la possibilité. Aux expérimentateurs futurs d’aboutir. En résumé, l’état actuel des connaissances laisse dans la solution du problème une forte part d’indétermination. Mais rien n’indique que cette indétermination n’aille pas en diminuant ; la solution actuelle montre, au contraire, qu’elle doit diminuer, à mesure que se précisera la nature des quantités, par suite des éléments, qui entrent dans les équations.
Il reste donc bien que tous les physiciens qui se rattachent à l’école mécaniste admettent que la physique théorique repose sur la considération d’éléments objectivement représentables ; et c’est là une caractéristique essentielle de l’école mécaniste. Elle dérive directement, au fond, de l’attitude rigoureusement expérimentale dont cette école a fait un principe suprême et absolu.
14. — Dans les interprétations précédentes de la physique, la théorie était considérée comme une modification des lois expérimentales, introduites consciemment par l’esprit pour satisfaire des besoins rationnels. De toute façon, l’esprit ajoutait quelque chose à l’expérience. On considérait d’un côté un donné plus ou moins difficile à connaître, et de l’autre un esprit qui s’efforçait de le connaître. Action et réaction du donné sur l’esprit et de l’esprit sur le donné, avec des quantités d’actions différentes de l’une ou de l’autre selon les théories, voilà à quoi se réduisaient en dernière analyse les constructions de la physique mathématique[1].
- ↑ L’antique antithèse métaphysique du sujet et de l’objet y transparaît. Le sujet a ses exigences particulières ; l’ensemble de ces exigences établissent les conditions d’intelligibilité. L’objet a ses caractères spécifiques que révèle l’expérience pure ; l’ensemble de ces caractères spécifiques, voilà ce qui constitue l’objectivité. Ce qui satisfait aux conditions d’intelligibilité forme ce qu’on appelle le
