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L’ANALYSE DES DOCTRINES.

mènes électromagnétiques se déduisent d’un système d’équations différentielles, calquées sur les six équations différentielles fondamentales de la dynamique de Lagrange. Il prouve la possibilité d’une explication, dont la charpente mathématique est identique à celle donnée par Lagrange à la dynamique, et c’est tout. Hertz de même, à sa suite d’ailleurs, réduira la théorie électromagnétique de la lumière, à un système de six équations différentielles.

Ou Maxwell et Hertz et leurs disciples ne sont pas des mécanistes, est-on tenté de dire, ou le mécanisme ne fait pas une place nécessaire aux éléments figurés.

Mais il est facile de voir que Maxwell et Hertz ne procèdent comme ils le font que par une sorte de pis aller : ils veulent seulement poser les bases d’une théorie que l’insuffisance actuelle de la physique rend nécessairement abstraite, vague, indéfinie ; ils tracent le cadre général dans lequel doit se mouvoir la théorie, à mesure qu’elle prendra sa forme définitive. Ils veulent prouver simplement la possibilité d’une théorie mécanique, en laissant aux découvertes futures le soin de la construire. Les vues de Maxwell, en particulier, sont très nettes : il a essayé à plusieurs reprises une théorie de l’électricité en partant d’éléments matériellement figurés. Il édifia pour cela des hypothèses assez compliquées, dont la clarté logique laisse à désirer, et qui ne conduisent pas à des résultats satisfaisants. C’est alors qu’il chercha seulement, en choisissant judicieusement les variables qui représentaient les phénomènes électriques, à calquer les équations fondamentales de la théorie de l’électricité, sur les équations fondamentales de la dynamique de Lagrange. Il put alors établir que cette théorie se laisse formuler d’une façon conforme à la dynamique de Lagrange. Il est donc possible en partant de données correspondantes aux données primitives de la mécanique, de représenter les phénomènes électriques. L’œuvre de Maxwell montre cette possibilité. Elle ne pouvait aller plus loin. Voilà pourquoi il ne reste de cette œuvre qu’un système de six équations différentielles. Il n’en pouvait rien rester d’autre. Cela ne veut pas dire que,