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L’ANALYSE DES DOCTRINES.

l’expérience. Ces éléments sont ceux sur lesquels l’expérience nous fait toujours retomber, quand elle s’applique aux phénomènes physiques : des mouvements. C’est pourquoi la physique reste en continuité avec la mécanique. — 11. L’« expérimentalisme » du mécanisme. — 12. Exemple tiré des idées de Maxwell sur la chaleur.


III. — Les éléments figurés.

13. Les éléments de la théorie physique. Leur réalisme : Si les principes sont des données expérimentales, les rapports qu’ils énoncent doivent être supportés par des éléments réels. Ils appellent nécessairement une substructure figurée. — 14. Opposition sur ce point du mécanisme et des doctrines précédemment examinées. Le mécanisme continue directement l’esprit de la Renaissance : l’unité profonde du réel et de l’inteHigible. Cette unité à elle seule suffirait à imposer l’emploi d’éléments figurés,dans la théorie. — 15. Ce que sont les éléments objectifs de la théorie physique. — 16. Nominalisme de la théorie mécaniste. — 17. Homogénéité de la matière. — 18. Ce n’est pas, comme on le croit souvent, un postulat, mais une conséquence de la doctrine mécaniste. — 19. Le règne de la quantité. Le mathématisme physique. — 20. Quantité et qualité. — 21. Unité de la nature. En quel sens le mécanisme entend cette dernière expression. — 22. L’Objectivité du mécanisme. Le mécanisme croît à la réalité de la physique théorique, dans le même sens que l’humanité croit à la réalité du monde extérieur. — 23. Les hypothèses dans le mécanisme : moment nécessaire de la méthode ; ce qui a pu faire naître des objections peu fondées contre l’objectivité de la physique mécaniste.


I. — LE RÔLE DE L’EXPÉRIENCE


1. — Le mécanisme est bien fait pour nous mettre en garde contre l’illusion que la physique s’éloignerait de l’expérience. Il se place sur un terrain exclusivement physique et réaliste. Il a bien été obligé, par l’évolution néces

    On conçoit facilement qu’on cherche plutôt à analyser avec soin une théorie quand elle s’écarte de la tradition et même la combat, que lorsqu’elle la continue. D’ailleurs, comme le mécanisme était à peu près l’unique conception de la science physique, jusqu’à notre époque, la critique de la science, c’est-à-dire, jusqu’à cette époque, la philosophie, s’était chargée du soin d’exposer, d’analyser et d’examiner le mécanisme. Les plus grands parmi les physiciens n’ont-ils pas été, au xviie et au xviiie siècles, les plus grands parmi les philosophes ? Descartes, Pascal, Leibniz, Newton, Qarke, Kant… Aussi les mécanistes laissent-ils volontiers aux philosophes la tâche de définir leur esprit général. Et c’est chez les philosophes, ou tout au moins en songeant à eux, qu’il faudra chercher bien souvent les traits fondamentaux du mécanisme scientifique.