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CRITIQUE DU MÉCANISME : L’ATTITUDE SIMPLEMENT CRITIQUE.

générale qu’on la suppose, soit érigée en principe, par un travail nouveau de l’esprit, qui la rende définitive, qui la soustraie à tout contrôle expérimental passé, présent ou futur, qui l’assimile à une notion mathématique. Pour Poincaré, une notion mathématique est une définition, plus ou moins déguisée, donc un décret de l’esprit, une convention, quelque biais qu’elle prenne pour se faire accepter : nécessité logique, inconcevabilité de la contradictoire, satisfaction complète de la raison, évidence, etc. Le principe physique sera donc aussi une définition, une formule posée par la raison, pour sa satisfaction propre. Le travail qui modifie la loi dont il sort, la transforme en une convention ou en un système de conventions par lesquelles elle est soustraite aux prises du doute, parce qu’elle n’est plus quelque chose de vérifiable ou de démontrable, mais un postulat posé par l’esprit, en somme, ce que la raison veut qu’elle soit.

6. — Prenons-y garde. Notre principe est une convention, si nous l’examinons en lui-même, et pour lui-même, au point de vue logique. Il est identique à la notion mathématique. Mais si nous examinons sa genèse, sa substructure, son histoire, — et c’est en cela que l’histoire d’une science est inséparable de l’intelligibilité réelle de cette science, — il est impossible de ne pas reconnaître que l’expérience, les conditions inéluctables de la prédiction ont amené les savants à les formuler. De ce biais, il correspond à l’expérience, qu’il résume dans sa totalité passée, et c’est ce qui nous fait comprendre que les conséquences de la théorie concordent avec l’expérience. Et de l’autre biais, il dépasse, au sens transcendant du mot, l’expérience parce qu’il a pris la forme d’un décret sur lequel l’expérience n’a plus aucune prise. C’est une définition que pose l’esprit et au sujet de laquelle, tout comme au sujet des notions mathématiques, il serait aussi absurde de demander s’il peut être infirmé ou confirmé par l’expérience, que de demander à l’aiguilleur si le signal qu’il meut a quelques rapports objectifs avec le train qu’il annonce.

Voilà comment la physique mathématique participe à la

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