n’est pas seulement parce qu’on a à exprimer des lois numériques, c’est parce que dans toute théorie physique, le phénomène observable est dû à la superposition d’un grand nombre de phénomènes élémentaires tous semblables entre eux (c’est Poincaré qui souligne), que la théorie physique s’expose nécessairement sous une forme mathématique. La théorie physique est amenée à poser, à l’occasion du phénomène observable, un fait élémentaire qui en est la condition et la raison d’être. Ce fait élémentaire représente ce qui dans l’expérience se manifeste, à tous et partout, dans tous les phénomènes comparables au phénomène observable, lorsqu’on les a débarrassés de ce qui fait leur complexité et les individualise. Il obéit à des lois simples. En le composant avec lui-même, selon ses lois, on en déduit le fait complexe de l’observation. Ce dernier peut ainsi être obtenu et reconstruit par l’intégration du fait élémentaire, sous les conditions énoncées par ses lois. Le fait élémentaire se présente donc comme une différentielle. Retrouver le phénomène complexe, c’est retrouver la fonction. « Ainsi s’introduisent tout naturellement les équations différentielles. »
Toute théorie physique est donc un problème que l’on peut mettre en équation[1].
- ↑ Poincaré, Science et hypothèse, p. 186, 188.
