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PRÉFACE


« La Science, et la science seule, peut rendre à l’humanité ce sans quoi elle ne peut vivre, un symbole et une loi. »
Renan, Avenir de la Science, p. 31.


1. — RAISONS GÉNÉRALES QUI ONT SUGGÉRÉ CE TRAVAIL ET LA MÉTHODE QUI Y EST SUIVIE.


La science physique possède une place privilégiée parmi les sciences. Elle se trouve être le point de départ général de toutes les sciences de la nature : de la chimie et de la biologie, car chimie et biologie essayent constamment de remonter aux grands principes de la physique. Et, de toutes les sciences de la nature, de toutes les sciences qui restent intimement en contact avec les choses concrètes, la physique est de beaucoup la plus parfaite. Elle forme déjà un système logique et cohérent de connaissances, où les doutes et les lacunes sont relativement peu sensibles. Aussi la physique est-elle en quelque sorte le modèle que cherchent à imiter, le type que voudraient réaliser toutes les sciences du réel.

Cette position centrale qu’elle occupe dans les connaissances humaines, ce vestibule d’accès qu’elle a construit pour nous permettre d’arriver à toute connaissance positive particulière sur les choses de la matière et de la vie, devait attirer sur elle, plus que sur toute autre science, l’attention des philosophes et, d’une façon générale, l’attention de tous ceux qui, pour un motif ou un autre, désiraient critiquer la science. C’est au fond la légitimité de la science