son arbitraire et sa diversité jusque-là possibles, s’évanouissent — momentanément du moins, tant que des connaissances nouvelles ne viendront point la contredire.
Examinons par exemple la théorie de l’électricité à laquelle Maxwell a attaché son nom. Par une suite peu cohérente, parfois incorrecte et illogique de déductions, Maxw^ell est parvenu à des équations utiles pour interpréter certains phénomènes. Le néo-scepticisme serait en droit de dire ceci : Qu’importe la déduction de Maxwell ? Qu’importe la théorie qu’il propose ? Nous savons qu’une infinité d’autres pourraient s’y substituer. Sans nous arrêter au chapitre de physique théorique qu’il a esquissé, et qu’on peut remplacer conrnie bon semble, gardons l’expression mathématique, à titre de symbole commode de l’expérience, et ne donnons pas à ce discours verbal d’autre valeur.
Le physicien a-t-il le droit d’agir ainsi ?
« … Un algébriste a toujours le droit de prendre un groupe quelconque d’équations et de combiner ces équations entre elles, selon les règles du calcul. Les lettres que liaient certaines relations sont impliquées dans d’autres relations algébriquement équivalentes aux premières. Mais un physicien n’est pas un algébrisle ; une équation ne porte pas simplement, pour lui, sur des lettres ; ces lettres symbolisent des grandeurs physiques qui doivent être ou mesurables expérimenialement, ou formées d’autres grandeurs mesurables. Si donc on se contente de donner à un physicien une équation, on ne lui enseigne rien du tout ; il faut, à cette équation, joindre l’indication des règles par lesquelles on fera correspondre les lettres sur lesquelles porte l’équation aux grandeurs physiques qu’elles représentent. Or ces règles, ce qui les fait connaître, c’est l’ensemble des hypothèses et des raisonnements par lesquels on est parvenu aux équations en question : c’est la théorie que ces équations résument sous forme symbolique : en physique, une équation, détachée de la théorie qui y a conduit, n’a aucun sens.
« Selon H. Hertz des théories sont identiques lorsqu’elles conduisent aux mêmes équations. « À cette question (dit
