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LA CRITIQUE DU MÉCANISME : L’ATTITUDE HOSTILE.

lopper — sans savoir encore si elles pourront se réduire de sitôt à l’unité — plusieurs autres sur des principes autonomes. À cette seule condition, il est permis d’avoir une représentation satisfaisante de l’expérience.

Chercher à dériver ces principes des principes de la mécanique, chercher à asseoir la physique sur la mécanique est chimérique. La physique doit êlrc autonome, aussi bien par rapport à la mécanique qu’à la syllogistique du moyen âge.

5. — Aussi ne revenons-nous nullement à la physique qualitative de cette époque. Les qualités dont Ostwald parle avec complaisance n’ont rien à voir avec les qualités occultes du péripatéiisme, avec les concepts aristotéliciens : ce sont des grandeurs, irréductibles à d’autres, comme les grandeurs vectorielles ou tensorielles le sont par rapport aux grandeurs scalaires ordinaires ; mais ce sont des grandeurs ; ce sont des quantités, qui s’expriment, se combinent et se développent, d’une façon mathématique, non par syllogisme, mais par démonstration, more geometrico, La restauration de la qualité se borne à proclamer l’autonomie d’une application de la science de la quantité dans une branche de la science de la nature, par rapport à son application dans les autres branches. Et ici encore les idées traditionnelles ont été développées, précisées, élargies. Elles n’ont pas été atteintes, non plus que les idées fondamentales de la méthode positive et rationnelle, appliquée à la nature depuis la Renaissance.