science rationnelle, de la science qui a pris conscience d’elle-même, puis par une phase formelle qui est l’achèvement, l’aboutissant de la phase figurative.
La mécanique analytique a réalisé ce progrès dernier pour la mécanique, avec Euler et Lagrange[1] ; l’énergétique n’est rien autre que le commencement de cette réalisation pour la physique, comme le mécanisme était pour cette même physique, l’analogue de la phase géométrique, construclive et figurative. L’énergétique sera donc essentiellement une physique analytique ou algébrique, une application de l’algèbre à la physique[2].
On voit comment les idées de Mach se relient directement à celles de Rankine. Rankine a voulu faire pour la physique ce que Lagrange avait fait pour la mécanique. Il trouve que la mécanique offre le modèle d’une construction scientifique. Au lieu donc de faire entrer toute la physique dans la mécanique, ce qui est le but irréalisable du mécanisme, il veut que la physique traite son objet comme la mécanique traite le sien. La physique théorique ne doit pas se ramener à la mécanique, se confondre avec elle, elle doit simplement faire comme la mécanique. Ce n’est pas une fusion qu’on peut se proposer, mais un traitement identique.
3. — Cette méthode commune à toutes les sciences de la nature lorsqu’elles ont atteint le terme de leur évolution méthodologique se caractérise par ses prémisses : des principes généraux qui ne mettent en jeu que des quantités algébriques et d’où l’on puisse déduire mathématiquement les multiples relations entre les phénomènes ; par son but : une économie de la pensée ; par ses résultats : une synthèse générale de nos connaissances ; enfin par sa valeur : c’est une analyse des sensations.
Considérons d’abord les principes qui servent de prémisses à l’énergétisme. Que sont ces principes ? Des défi-
