dans la physique la période des origines, une période de savoir restreint, une quantité minime de faits expérimentaux, en comparaison de ceux dont nous disposons actuellement, et qu’il nous faut utiliser, si le travail scientifique veut être fécond, et ne pas se laisser limiter par un passé étroit.
L’énergétique a précisément pour but d’élargir la base des conceptions physico-chimiques. Il repose sur tous les résultats obtenus dans toutes les branches des sciences physico-chimiques. Il les condense virtuellement, il les fait agir tous ensemble dans l’esprit du savant. Il est une représentation aussi complète qu’on le peut souhaiter, l’ensemble imposé par la totalité de l’expérience, sans privilèges arbitraires pour une partie de cet ensemble.
Non seulement, donc, le mécanisme nous apparaît comme une complication inutile, une perte d’efforts considérable de la part de ceux qui tiennent à cette hypothèse ; mais encore il doit être considéré comme préjudiciable à la découverte scientifique, comme nuisible. En empêchant dans l’esprit du savant certaines analogies fécondes, en restreignant l’extension du domaine où peuvent naître ces analogies, il le porte à négliger des faits importants, ou à les mutiler et les altérer pour les faire entrer dans une construction trop étroite[1].
Laissons donc la construction mécanique à sa place, et à son rôle : elle est une systéniatisation partielle de certains phénomènes physiques : la systématisation des phénomènes mécaniques. Elle ne doit pas viser à être une systématisation totale de l’ensemble des phénomènes physico-chimiques[2], l’inventaire synoptique et complet des faits que poursuit la physique.