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JEAN-JACQUES ROUSSEAU

était donc noble, quoi qu’on en ait dit (1), — mais non pas marquis, — commença de servir, en 1739, dans le régiment de Lenoncourt. L’année suivante, à la création des gardes lorraines, il y fut incorporé comme lieutenant de la compagnie colonelle ; capitaine en 1744, son bataillon ne devant pas marcher, il fit campagne comme volontaire dans les Alpes et en Italie jusqu’en 1746. Il fut légèrement blessé à Coni, distingué par Chevert à Plaisance. Il mérita aussi bien la confiance du maréchal de Maillebois, qui l’eût attaché à l’état-major de l’armée s’il en avait conservé le commandement. Mais il n’eut pas de protecteur plus affectionné et plus efficace que le roi de Pologne Stanislas, qui, voulant l’attacher à sa personne, le tira des gardes lorraines, en 1753, pour le faire exempt de ses gardes du corps. Les hostilités ayant recommencé, Saint-Lambert se trouva trop jeune pour servir dans une compagnie qui ne faisait pas la guerre : il dut aux bontés du comte d’Argenson et du maréchal de Richelieu d’être employé comme aide-major général d’infanterie, en 1756, dans la campagne de Minorque ; campagne d’un été, au bout de laquelle l’ancienneté de ses services lui valut la croix de Saint-Louis.

(1) Gaston Maugras, la Cour de Lunéville au dix-huitième siècle. Paris, 1904, in-8o, p. 7, Cf. Journal de la Société d’Archéologie et du Comité du Musée lorrain, 1861, p. 67-83 ; 1867, p. 179 ; 1871, p. 179. Saint-Lambert, déclaré fils de « Charles Lambert » [au lieu de : de Saint-Lambert], fit rectifier son acte de baptême par sentence du bailliage de Nancy du 28 mai 1761, conformément au contrat de mariage de ses père et mère. Il eût pu alléguer aussi l’acte de baptême d’un frère cadet, Charles-Henry, né à Affracourt le 23 mars 1723.