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REVUE POUR LES FRANÇAIS

leur pouvoir politique fut immense aussi longtemps que le mazdéisme fut incorporé à l’État. En outre, quantité d’attributions et même de métiers leur ont toujours été strictement réservés, tels l’exercice de la médecine, la pratique des exorcismes, de la magie, et naturellement tous les actes du culte. Ils tenaient une telle place dans la vie des populations persanes qu’ils ont survécu à la ruine de leur religion. L’invasion musulmane victorieuse du zoroastrisme a plié sous leur influence. En adoptant l’islam, ils en ont fait un schisme à leur usage ; de magu ils sont devenus mollahs : leur nom seul a changé.

Le culte a pour objet fondamental la purification des créatures. La prière vient après : l’acte prévaut sur la parole.

Le feu et l’eau, principaux symboles de pureté, sont l’objet d’une grande vénération. Rien de mal n’en peut sortir. Les docteurs parsis en étaient arrivés à prouver (!) que celle-ci ne tue pas davantage par immersion que celui-là par combustion. Le feu est « le plus proche allié de l’homme dans sa lutte contre les démons » ; il est « l’ami qui, bien nourri, rend au centuple ce qu’on lui donne » ; il représente Dieu sur la terre car « il est la lumière et la lumière c’est Dieu. » Sa présence est dès lors indispensable à la célébration du culte et dans les temples mazdéens — surnommés d’ailleurs temples du feu — la place d’honneur lui appartient. Des assistants l’y entretiennent perpétuellement en lui manifestant un tel respect que les ennemis du mazdéisme ont attribué à ses adeptes le sobriquet d’« adorateurs du feu ». Cette expression n’est pas exacte : les parsis n’adorent pas davantage le feu que les chrétiens n’adorent le pain et le vin.

Le rôle de l’eau est inférieur : il apparaît surtout à propos du baptême que tout bon mazdéen doit subir entre sept et quinze ans.

Tous les jours de l’année ont une destination religieuse et sont des fêtes, en quelque sorte. Les plus grands jours fériés sont d’abord en l’honneur des saisons pour célébrer la force et la beauté de la création, puis consacrés au culte des ancêtres, aux mânes, aux fravashis.

L’Avesta nous présente l’être humain composé de cinq éléments : le corps, la vie (le souffle), la forme (l’ombre), l’âme et la fravashi. La mort les disperse. Par elle le corps s’en revient à la terre, le souffle au vent, l’ombre au soleil, l’âme s’unit à la fravashi, seule immortelle !