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LE PARSISME

pent d’un réseau serré d’intérêts germaniques. Il est vrai que les statistiques récemment publiées sur le commerce du Maroc ont constaté la position avantageuse des Français par rapport à leurs concurrents anglais et allemands : il est vrai que nos échanges en 1905 ont représenté 40 % du commerce extérieur de l’empire chérifien. Ne nous laissons pas éblouir par ces avantages : notre position de voisinage apparaît tellement privilégiée en face de celle de nos rivaux qu’ils ne doivent étonner personne. Ayant en mains les principaux atouts, nous serions vraiment maladroits de perdre la partie au premier engagement. Conservons-les du moins ces atouts, ces précieux avantages, et sachons nous défendre autrement qu’en publiant des notes officielles optimistes qui n’ont pas d’autre effet que de nous tromper nous-mêmes et de fausser notre action.


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LES RELIGIONS DE L’ASIE[1]

LE PARSISME



Parmi les grandes religions, déchues mais vivantes encore, le parsisme est une des principales et des plus hautes. Sa naissance et son évolution dominent l’histoire de l’ancienne Perse. Son influence morale s’exerça loin, et certains philosophes modernes ont trouvé des raisons — discutables, sans doute, mais sérieuses — de le présenter comme une des sources du christianisme. Sa doctrine est d’ailleurs suffisamment intéressante en soi, ses pratiques, ses coutumes, suffisamment curieuses et attrayantes, pour justifier directement l’étude que nous lui consacrons.




Le parsisme est connu sous différents autres noms dont la seule énumération est instructive. Parsisme, d’abord, vient de parsi : « persan » et signifie religion des Perses. Il fut autrefois désigné sous le nom de mazdéisme, religion d’Ahura Mazda « le Seigneur

  1. Lisez l’Islamisme dans la Revue pour les Français de septembre 1906.