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LA CRISE

DE LA CONSTRUCTION AUTOMOBILE (,)

La crise de la construction automobile prend une tournure qui affecte assez sérieusement l’industrie métallurgique en provoquant l’annulation de commandes et la prorogation de livraisons de châssis, essieux, arbres, carters et autres pièces d’une fabrication courante dans plusieurs usines métallurgiques. Les centres les plus atteints sont les Ardennes, la Haute-Marne, le Doubs, la Loire, Saint-Etienne, où l’industrie des pièces détachées néces saires à la construction automobile, avait pris un essor extraordi naire ; ils souffrent particulièrement de cette crise qui a déjà pro voqué une faillite retentissante. Dans les nombreuses fabriques d’automobiles de Paris et de sa banlieue, les ouvriers sont licen ciés par centaines et le travail est complètement arrêté dans quel ques-unes, réduit de beaucoup, dans la plupart. Si l’on veut bien embrasser d’un coup d’oeil l’ensemble des industries annexes de la construction automobile et qui subis sent fatalement le contre-coup de la crise, on verra que cette situa tion, qui intéresse le pays tout entier, mérite un examen sérieux. Toute la question est de savoir si le malaise n’est que momen tané ou s’il ira grandissant. Si ce n’est qu’un acccident dans l’histoire si brillante de l’automobile, analogue a ces fièvres de croissance qui s’abattent sur les êtres bien constitués mais qui poussent trop vite, il y a des remèdes et l’on ne doit pas s’en inquiéter outre mesure. Si, au contraire, le malaise n’est que l’indice avant-coureur d’une maladie grave, d’une de ces maladies qui ravagent l’organisme et dont le patient ne se relève qu’après une longue, très longue convalescence, c’est beaucoup plus sérieux et un tel cas nécessite souvent des opérations douloureuses et un changement radical de régime.

Nous nous refusons bien entendu à envisager la question d’une maladie mortelle, ce qui serait absurde.

Pour se permettre un jugement ou une appréciation raisonnée sur cette situation de l’industrie automobile, il nous faut chercher les origines de la crise. Tout le monde n’est pas absolument d’accord à ce sujet ; les uns parlent de surproduction de la grosse (I) Cet article d’actualité nous a été communiqué par H. Robert Pilaral, l’injcnieur bien connu, directeur général de !’£cAo des Mines el de la Métallurgie.