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L’ÉVOLUTION DE LA DÉMOCRATIE

L’ÉVOLUTION DE LA DÉMOCRATIE



Il advient que de grands fleuves — la Seine, aux environs de Paris par exemple, — forment des boucles compliquées dont la raison géographique pour certaine qu’elle soit n’apparaît pas aux regards de l’homme. Pareils revirements se produisent dans le cours des événements : la cause en demeure sinon invisible, du moins malaisée à percevoir et les contemporains éprouvent de la surprise en notant le démenti donné par les faits à leurs pronostics les plus raisonnables.

Jusqu’ici, en regardant couler le fleuve Démocratie, nous jugions non sans raison que si, d’aventure, quelques barrages résistants surgissaient çà et là pour retarder et accidenter ses flots, ceux-ci n’en continueraient pas moins d’aller, balayant les privilèges et égalisant l’humanité, vers le gouvernement populaire par le nombre et l’élection. C’était très probable — et pourtant ce n’était pas