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LA DÉCHÉANCE D’UN METS NATIONAL

de bœuf et soixante centimes de pain et de légumes. Total : deux francs soixante. Et il y en aura pour cinq personnes.

Évidemment la Revue pour les Français n’a pas été fondée avec des arrière-pensées culinaires. Mais nous envisageons ici le pot-au-feu sous deux points de vue : d’abord le point de vue national rehaussé par le souvenir d’Henri iv et qui incite à ne point laisser tomber en déshérence une des plus appréciables parmi les conquêtes de nos pères, ensuite le point de vue moderne, lequel exige d’un chacun des facultés de débrouillardise dont la première assurément consiste à tirer un parti convenable d’un morceau de viande trempé dans l’eau. Le pot-au-feu se meurt. Revive le pot-au-feu !


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BIBLIOGRAPHIE



Atlas Colonial illustré. (Publié par la librairie Larousse). Un grand volume de 300 pages avec 2 cartes en couleurs, 70 cartes en noir et 768 reproductions photographiques, (20 francs).

Nous tenons à signaler aux lecteurs de la Revue l’Atlas Colonial illustré de la librairie Larousse. C’est un livre à la fois très instructif et très attrayant. Nos colonies y sont décrites successivement, de façon à laisser au lecteur une notion utile de leur situation géographique, de leur histoire, de leurs populations, de leur régime, de leurs produits. Ces descriptions nous semblent, malgré tout, la partie inférieure de l’ouvrage ; il vaut plus encore par ses cartes et ses reproductions photographiques qui donnent à l’appui du texte une impression toujours précise.

Par cette publication, la librairie Larousse a mérité la gratitude de tous les colonistes français. C’est mieux qu’un livre, mieux qu’un atlas, c’est une œuvre excellente de vulgarisation coloniale.




L’Œuvre de la France au Tonkin, par A. Gaisman. Préface de M. J. L. de Lanessan. (Edité par Félix Alcan). (3 fr. 50).

Toutes les personnes qui s’intéressent aux questions coloniales liront avec intérêt le livre dans lequel M. A. Gaisman expose l’œuvre de la France au Tonkin. C’est d’abord l’histoire impartiale des événements qui précédèrent, accompagnèrent et suivirent la prise de possession du Tonkin par la France ; c’est ensuite le récit des difficultés, des obstacles qui s’opposèrent à l’œuvre de colonisation ; c’est enfin la manière dont furent peu à peu vaincues ces difficultés, surmontés ces obstacles. L’auteur passe en revue les procédés dont nous avons fait usage pour la mise en valeur du Tonkin. Il les apprécie avec compétence, ayant longtemps vécu au pays dont il parle.