Page:Revue pour les français, T2, 1907.djvu/46

Cette page n’a pas encore été corrigée
512
REVUE POUR LES FRANÇAIS

sorte « la science de la terre non pas la simple géographie qui n’en est étymologiquement que la description plus ou moins approfondie, mais la science de la terre considérée en elle-même par rapport au reste de l’univers et aussi par rapport à ce que les hommes en ont fait… La seconde partie comprendra « ce qu’on pourrait appeler l’odyssée de l’esprit humain et le relevé des grands gestes des peuples. » La troisième aura trait aux diverses formes du langage historique (langue morte) et actuel (langues vivantes). L’orateur se demande ensuite « comment notre Association s’y prendra pour retourner le sablier pédagogique » et il distingue trois étapes dans l’œuvre à accomplir. Il faut, avant tout, rédiger le programme nouveau. « Nous ne voulons pas, comme tant de réformateurs en chambre, préconiser l’emploi de procédés nouveaux, sans apporter en même temps l’instrument qui en permettra l’usage efficace et immédiat. Or, la rédaction d’un programme pareil n’est pas une petite affaire et, quand même nos mesures sont prises pour la mener à bien, il nous faudra du temps. Cette besogne s’accomplira en public et tous ceux qui voudront y aider seront les bienvenus. Notre revue mensuelle publiera, non dans un ordre chronologique ou même simplement logique mais de façon variée et comme autant d’articles séparés, les chapitres et les fragments de chapitres de l’enseignement nouveau. Quand cette publication approchera de sa fin, nous nous préoccuperons d’organiser la leçon de choses qui lui donnera la vitalité. Alors, s’offrira à nous ce champ d’expérience qu’on appelle l’enseignement post-scolaire, le cours d’adultes. Il sera pour nous le vestibule de la réforme. Et, enfin, de là, le principe analytique pourra pénétrer dans le collège, et progressivement, par infiltration lente, s’y substituer au principe synthétique. »

M. de Coubertin a insisté ensuite sur ce que l’enseignement nouveau non seulement « créerait dans les jeunes esprits de la compréhension coordonnée et par là mettrait de la force réfléchie dans la vie des hommes », mais encore qu’il serait « producteur de paix sociale ». Voici comment l’orateur a développé cette idée. « Il y a cette différence essentielle entre l’analyse et la synthèse appliquées à l’enseignement que la première peut rester en route sans être inefficace tandis que la seconde n’y saurait réussir. — Supposez que par les nécessités de la vie, par toutes ces transformations, ces changements soudain de situation qui caractérisent