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REVUE POUR LES FRANÇAIS

Cabart et leur bande et quelque peu de Cherbourg. En nous en revenant, Cantepie demeura à souper chez Jacques Cabart, parce qu’il s’était mis en la mer et avait été fort mouillé et changea d’accoutrement chez Rouxel à Bretteville. En passant par chez Cosme du Bosc, Simonnet, le Louvron, Moisson, Lajoic qui menait mon cheval, Nicolas Drouet, Jean Groult, Lorimier et autres, nous bûmes quatre pots de bon cidre et mangeâmes un « cymeneaul » pour ce quatre sous. Il était nuit quand j’arrivai céans. »

Qu’elle était donc démocratique et athlétique, la France de ce temps là ! Pourquoi le foot-ball, en se répandant dans nos campagnes, ne rendrait-il pas à celle d’à présent un peu de cette belle vigueur et de ce sain égalitarisme ?


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LA RÉFORME DE L’ENSEIGNEMENT



Ainsi que nous l’avons annoncé, la Conférence inaugurale de l’Association pour la réforme de l’Enseignement a eu lieu dans la Salle des Fêtes de la mairie du xvie arrondissement le 21 décembre dernier. À l’ordre du jour, figuraient une allocution de M. Gabriel Lippmann, membre de l’Institut, sous la présidence duquel la réunion était placée et une conférence de M. de Coubertin, président de l’Association. Nous donnons ici quelques extraits de l’une et de l’autre :

« Le problème de l’enseignement public, de l’enseignement secondaire surtout, a dit M. Lippmann, est posé chez nous depuis cent ans : il n’est pas résolu ; la meilleure preuve en est que les réformes se sont succédées, pressées, inefficaces, contradictoires. Il y a quelques années, une grande commission parlementaire fut chargée d’étudier la question, afin de nous donner des programmes plus simples, moins chargés. Le résultat ne fut pas encourageant. Jamais lesdits programmes n’ont été aussi chargés de détails, aussi ambitieux, aussi pédants qu’ils ne le sont aujourd’hui. Plus que jamais, règne chez nous la « culture naine », c’est-à-dire l’imitation prématurée de l’enseignement supérieur ; et cette culture naine produit un arrêt de développement. C’est le même système qui a fait de la Chine un pays de vieux écoliers. Chez