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L’AUSTRALIE DE NOS JOURS

jouer dans cette partie du monde un rôle de premier ordre. Qu’elle témoigne donc à l’Australie une attention mesurée aux intérêts qu’elle y possède. Qu’elle regarde « ce qui se passe là-bas ».

M. Biard d’Aunet termine son livre sur ces mots. Nous n’avons pas la prétention d’en avoir donné au lecteur un résumé complet. Il n’est pas de cette catégorie d’ouvrages qu’il est aisé d’analyser en quelques mots. Chaque page renferme quelque impression à souligner, quelque réflexion à retenir. Nous avons dû choisir entre elles. Il nous aurait fallu trois fois l’espace de cette Revue pour effleurer tous les sujets qu’il traite de la façon la plus sérieuse et la plus attrayante à la fois. Attirer l’attention de nos lecteurs sur un coin du monde aussi fâcheusement négligé qu’utile à bien connaître, tel fut notre seul but. Nous sommes heureux d’avoir mis à profit pour l’atteindre un ouvrage d’aussi grande valeur que celui de M. Biard d’Aunet.


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L’IMPÔT GLOBAL DANS L’ANTIQUITÉ



Si l’on désigne par impôt global celui qui pèse sur l’ensemble des ressources du citoyen évaluées soit en capital soit en revenus, on peut dire que l’impôt global a existé chez les anciens. Les Grecs l’appelèrent eisphora et les Romains tribulum ex censu. On a fait à son sujet de nombreuses conjectures. On en a notamment attribué la paternité à Solon et certains savants allemands, d’ordinaire moins imaginatifs, ont reconstitué à l’aide de quelques renseignements précis et de beaucoup d’interprétations discutables, le mécanisme détaillé de son fonctionnement. Il aurait été déterminé en multipliant par 12 le chiffre du revenu foncier car tel était le taux légal et, d’autre part, l’eisphora, au début du moins, aurait pesé sur la terre seule. Les citoyens auraient été groupés en quatre classes ; la quatrième aurait été exempte de tout paiement et les trois autres frappées suivant un tarif uniforme s’appliquant pour la première classe à la totalité du capital, pour la seconde aux cinq sixièmes, pour la troisième aux cinq neuvièmes. Donc dès le principe il aurait été reconnu qu’il existe un