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plus leurs dons naturels se ressemblent, plus leurs visées industrielles doivent s’assimiler. Ceci paraît vraiment un peu hasardeux. Au fond, et à part des guerres dynastiques ou de magnificence comme nous en avons pour notre part trop soutenues, c’est toujours pour des raisons économiques que les nations sont entrées en conflit les unes avec les autres. On s’est battu sur toutes les mers pour des harengs et pour des épices. La rivalité industrielle et commerciale, parvenue à un certain degré d’acuité, sera encore dans l’avenir l’agent le plus redoutable et le plus actif des luttes armées.

Quoi qu’il en soit, le comité allemand qui s’est constitué pour recevoir les journalistes anglais et qui est composé de membres de la haute aristocratie, de bourgmestres des grandes cités, de recteurs d’universités, de représentants des grandes banques et d’importants établissements industriels, de présidents de chambres de commerce et d’hommes distingués dans les sciences, dans les arts et dans les lettres a bien mérité à la fois de la patrie et de l’humanité pour son effort à maintenir des relations cordiales entre deux grandes puissances militaires et maritimes.


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L’AUSTRALIE DE NOS JOURS[1]



L’opinion publique européenne s’occupe peu de l’Australie. Les Anglais eux-mêmes la connaissent mal ; la plupart des Français, pas du tout. C’est dommage. L’importance d’un pays par rapport à nous ne se doit pas mesurera la distance. La politique de toutes les grandes puissances étant devenue mondiale, rien de ce qui se passe hors de chez elles ne leur doit rester inconnu, à plus forte raison lorsqu’il s’agit d’un pays vaste et riche d’espoirs avec lequel l’Europe entretient d’activés relations. C’est le cas de l’Australie.

Si l’éloignement de ses territoires n’infirme en rien les excel-

  1. À propos d’un livre récent : l’Aurore australe, par Biard d’Aunet, 1 vol. à la librairie Plon.