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REVUE POUR LES FRANÇAIS

qu’il semblerait aisé de l’attendre encore. Et de fait ce traité ne contient pas grand chose par l’excellente raison qu’il ne pouvait contenir davantage. C’est un geste et voilà tout. Quelle est la portée de ce geste ? Nous en parlerons la prochaine fois ; rien ne presse et les conséquences de toute façon ne s’en dessineront pas d’ici à quelques semaines ni même à quelques mois. Le fait d’une entente franco-japonaise peut être envisagé de plusieurs façons, au point de vue de l’Indo-Chine bien entendu, car tout autre point de vue serait absolument fantaisiste. Le chroniqueur qui discutait à grand renfort de chiffres l’autre jour l’efficacité d’une intervention des flottes nippones dans la Méditerranée était un naïf… ou bien un facétieux prompt à se payer la tête de ses lecteurs.


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LA VISITE DES JOURNALISTES ANGLAIS
EN ALLEMAGNE



Il est impossible de laisser passer sans y donner un regard l’article par lequel, dans le numéro de juin de la Contemporary Review, le docteur Friedrich Dernburg, vice-président du Comité de réception des journalistes anglais en Allemagne, s’efforce d’exposer au peuple britannique l’état actuel de l’esprit public en Allemagne au point de vue des relations avec l’étranger. Cet article où la pommade, si l’on ose ainsi dire, s’associe à la brillantine, a été écrit sur la demande expresse du prince de Hatzfeldt, président du Comité de réception.

Comme les lecteurs de la Revue pour les Français l’ont appris par la presse quotidienne, des journaux anglais de l’importance du Times n’ont pas jugé opportun de se faire représenter dans cette visite et l’effort de l’Allemagne officielle pour exagérer l’importance de la manifestation n’en apparaît que plus remarquable. Cet effort procède d’ailleurs d’une considération très juste à savoir que le rôle de protagoniste, joué par la France aux dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles dans la politique continentale, est dévolu à l’Allemagne depuis le traité de Francfort. Or la