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LE MINISTÈRE AMÉRICAIN DU TRAVAIL

serre où l’air ne pénétrerait jamais ». Les Turcs accueillaient là un legs utilisable mais dont ils ne surent rien faire. Si peu préparés qu’ils y fussent, on pourrait remarquer que les Arabes non plus n’avaient marqué au début aucun souci, aucune compréhension artistiques. Rien ne prouve mieux, semble-t-il, qu’il n’y eût point de lien véritable entre l’Islam et l’art arabe. Tandis que le temple grec est relié au culte de la raison humaine d’une façon si éminente, tandis que les relations entre la cathédrale gothique et les mystiques élans du moyen âge s’imposent si nettement, la mosquée n’apparaît guère par rapport à l’Islam que comme une hôtellerie où les descendants du prophète s’établirent volontiers et dont ils s’accommodèrent promptement et de façon définitive.


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LE MINISTÈRE AMÉRICAIN DU TRAVAIL



La République française n’a pas été la première à s’octroyer un « ministère du Travail ». Les États-Unis l’ont devancée de quelques années dans cette voie. C’est le dernier créé des départements ministériels du gouvernement fédéral et il s’est formé, un peu comme ce fut le cas en France, par le groupement autour de quelques rouages nouveaux de plusieurs rouages anciens qui appartenaient à d’autres départements et en ont été détachés au profit du département le plus récent. Mais ces soustractions furent bien plus importantes à Washington qu’à Paris. Aussi le ministère américain du Travail est-il un monde, à côté de celui de M. Viviani. À Paris, la constitution de ce ministère n’a pas été sans quelque ridicule. On avait décidé le principe avant de bien savoir ce que serait l’exécution et l’on pouvait se dire l’un à l’autre, imitant le petit jeu populaire : « Voici le ministère du Travail : qu’y met-on ? « — En Amérique la plaisanterie eût été inverse ; il aurait fallu dire : « Que n’y met-on pas ? » car on y a mis de tout. Objet de demandes successives de la part des intéressés, proposée en 1899 et de nouveau en 1901 par le sénateur Nelson, cette création fut enfin réalisée par un vote du Congrès le 14 février 1903. M. G.-B. Cortelyou fut le premier titulaire du portefeuille nouveau qui passa ensuite aux mains de M. V.-H. Metcalf et est détenu aujourd’hui par M. Oscar Straus.