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BULLETIN DE LA RÉFORME DE L’ENSEIGNEMENT

son indépendance. Un traité lie les deux administrations mais chacune garde sa complète autonomie. L’Association poursuit la réalisation d’une entreprise d’ordre universel ; la Revue se propose en outre de tenir ses lecteurs français au courant de « ce qui se passe dans le monde » et d’éveiller leur attention sur toutes les manifestations importantes de l’activité contemporaine. Les deux tâches ont des points connexes ; elles ne se confondent pas. En vertu de l’entente mentionnée ci-dessus, le service de la Revue pour les Français est fait aux membres de l’Association. Nous convions d’autre part nos lecteurs indépendants à adhérer à l’Association et à se faire les propagandistes des idées au triomphe desquelles nous travaillons. L’enseignement secondaire fait manifestement faillite à sa mission, non pas en France seulement, mais dans la plupart des pays. La culture d’ensemble, la conception homogène du monde et de la vie que l’on visait à engendrer dans le cerveau humain en y faisant la synthèse des divers ordres de connaissances n’existent plus. On n’y crée plus qu’un marécage, un chaos infécond à moins que, renonçant délibérément à un tel effort, on n’enferme le jeune esprit dans le long et étroit corridor d’un spécialisme outrancier. Timeo hominem unius libri, disait-on déjà au temps passé. Timeo hominem omnium librorum ne serait pas moins exact. Les deux formules sont également néfastes. Or si la synthèse ne se fait plus — ce qui n’est guère étonnant avec des éléments de plus en plus nombreux à verser dans le creuset — le bon sens ordonne de recourir à l’analyse en prenant pour bloc à analyser, selon le conseil posthume d’Élisée Reclus, l’Homme et la Terre, la connaissance du globe terrestre et de ses entours, l’histoire de l’animal humain et de ses labeurs.

Le Conseil de l’Association pour la réforme de l’Enseignement s’est réuni le vendredi 3 mai 1906, à Paris, sous la présidence de M. de Coubertin, président. Étaient présents : MM. Pepin-Lehalleur, vice-président ; Gaston Bordat, secrétaire général ; Roger Braun, trésorier ; Madame Raoul Meynier, MM. Ernest Seillière, le Dr  Bruyère, le comte Louis Hocquart de Turtot, membres du Conseil. Absents excusés : Madame Foulon de Vaulx, vice-présidente ; M. Alfred Meyer-Borel.

Après la lecture du procès-verbal de la dernière séance qui est