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REVUE POUR LES FRANÇAIS

soin, leurs essences cataloguées et les abattages commencés ; plusieurs scieries fonctionnent depuis 1902. La production minérale, presque nulle en 1899, a déjà beaucoup augmenté ; dès à présent, la houille suffit à la consommation locale et fournira bientôt un gros appoint à l’exportation.

Le gouvernement n’a pas témoigné moins d’empressement à favoriser le développement industriel, perfectionnant les industries anciennes — tissages, pêcheries, tabacs — et s’occupant de la création d’usines nouvelles. Les Américains prétendent ici trouver en la personne des indigènes une excellente main-d’œuvre ; ils pensent à utiliser la présence du charbon et du fer, abondants et de bonne qualité, pour établir dans l’archipel un centre d’industries métallurgiques pour lequel ils prévoient d’importants débouchés.

En travaillant ainsi à augmenter la production agricole et industrielle, l’administration américaine n’a pas manqué d’étudier les moyens d’en faciliter l’écoulement. Elle a consacré de grands efforts à développer dans l’archipel les moyens de communications. De nombreux millions ont déjà passé à la réfection des routes terrestres. Quatre lignes de chemins de fer ont été construites. Les lignes télégraphiques ont été étendues. On s’est également préoccupé d’améliorer les conditions de la navigation en étudiant l’hydrographie des côtes, en plaçant des bouées, en construisant des phares, en créant de nouveaux ports. Le port de Manille a été l’objet de travaux immenses qui en feront l’un des plus parfaits du monde : on lui a consacré douze millions et demi de francs. Entre temps, plusieurs banques ont été fondées et les opérations de crédit se sont trouvées facilitées. Résultat : le commerce extérieur a grandi en six ans dans la proportion énorme de 433 p. 100. Il se chiffrait en 1899 par 70.971.348 francs ; il a atteint 318 millions en 1905.

Quant aux populations, la nouvelle administration s’efforce de les élever et de les instruire. On a déjà beaucoup perfectionné les mesures sanitaires. Les autorités estiment que le climat des Philippines est parfaitement salubre — les statistiques du service de santé de l’armée américaine ont enregistré en 1903 4,58 % de malades aux États-Unis contre 6,62 % aux Philippines — et que le taux élevé de la mortalité provient surtout de l’absence d’hygiène.

Dans le but de préparer les indigènes au self government, on a consacré de grands efforts à leur faciliter les moyens de s’instruire. Au lieu des maigres budgets affectés à l’instruction pu-