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LES ÎLES PHILIPPINES EN 1907

Les richesses minérales du sous-sol sout encore assez mal connues. De sérieuses indications permettent de les estimer à une valeur considérable. La houille se présente abondamment en de nombreux gisements et sous des qualités diverses : il est sûr que les Philippines sont appelées à devenir l’un des principaux fournisseurs de charbon de l’Extrême-Asie. Le fer se trouve presque partout. On connaît d’importants gisements de cuivre. L’or existe en filons et à l’état alluvionnaire. On rencontre enfin çà et là le platine, l’étain, le mercure, le plomb, le soufre, le pétrole, l’albâtre, etc. Bref, l’archipel possède en produits naturels du sol et du sous-sol d’incommensurables ressources.

Cette richesse intrinsèque est relativement aisée à mettre en valeur. La configuration géographique des Philippines est favorable à l’exploitation et au transport des produits. Elles possèdent une situation géographique admirable par rapport aux pays d’alentour, à proximité immédiate d’immenses marchés de distribution et d’approvisionnements tels que la Chine et l’Australie. Elles sont bien placées pour devenir un des principaux entrepôts du commerce de l’Extrême-Orient. Abondamment pourvues de combustible et de certaines matières premières, elles peuvent devenir aussi un centre industriel. À tous points de vue, elles apparaissent exceptionnellement douées pour acquérir une prospérité économique de premier ordre.

L’œuvre des Espagnols

Les Espagnols ont pris possession des Philippines en 1542. Magellan les avait découvertes en 1521 et leur avait donné le nom d’îles Saint-Lazare : Lopez de Villalobos leur donna celui de Philippines en l’honneur du roi Philippe ii, alors au début de son règne.

On sait comment les Espagnols entendaient autrefois la colonisation. Pour eux, les colonies étaient de simples proies destinées à l’enrichissement de la métropole ; les indigènes étaient considérés en masse comme des sauvages bons à spolier. Sous leur régime de monopoles et d’oppression, les Philippines se développèrent anormalement.

Affamés de richesses, les administrateurs se contentèrent malheureusement d’exploiter les populations sans exploiter le pays lui-même. Ils ne comprirent jamais comment leurs intérêts