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REVUE POUR LES FRANÇAIS

Anthologie Coloniale (pour faire aimer nos colonies), par Marias Ary Leblond. Morceaux choisis sur les colonies françaises. Un vol. de 340 pages, illustré de 90 gravures. (Librairie Larousse), 17, rue du Montparnasse.

Composé à l’intention de la jeunesse, cet ouvrage ne lui fera pas seulement connaître nos colonies ; comme l’indique son sous-titre, il réussira certainement à les lui faire aimer. On a su y faire un choix particulièrement suggestif de morceaux aussi variés qu’instructifs dont l’ensemble constitue, peut-on dire, pour les élèves de nos écoles, un véritable aperçu d’enseignement colonial. La vie familière et familiale des populations, les animaux caractéristiques, les principales productions, les travaux agricoles et industriels, tout est évoqué en des pages qui ne sont pas de simples lectures didactiques, mais des morceaux vraiment littéraires, vivants et colorés, beaucoup même signés de nos meilleurs écrivains, comme Bernardin de Saint-Pierre, Leconte de Lisle, de Hérédia, Loti, Maupassant, Fromentin, Renan, Jean Lorrain, Cherbuliez, Léon Dierx, etc. À ce titre, ce petit livre qu’illustrent de fort jolies photographies est un recueil tout à fait unique, une révélation de la richesse de notre littérature en matière exotique, et s’il s’adresse spécialement à la jeunesse, il n’en a pas moins sa place marquée dans toutes les bibliothèques.




La question de la Paix et sa solution, par Éd. Tallichet, un vol. (1 fr.). (Librairie Félix Alcan).

La paix est désirée par l’immense majorité des peuples européens : c’est entendu. Et la guerre serait si grave et pourrait avoir des conséquences si terribles que de grands efforts sont faits pour la maintenir. On en a eu la preuve lors du conflit récent à propos du Maroc. Mais qui est-ce qui la rend instable ? Le petit livre dont on vient de lire le titre cherche à le faire comprendre. Comme toujours la guerre peut naître des ambitions d’un État qui aspire à s’agrandir pour mieux établir sa domination sur les autres. Si le Souverain de cet état dispose d’une grande armée et du pouvoir de déclarer la guerre, le danger d’une rupture est continuel. Telle est la situation de l’Europe, qui explique ses armements aussi immenses que ruineux. Le péril est d’autant plus pressant qu’il se complique d’un grand effort des peuples pour l’écarter ; un peu partout, ceux-ci aspirent à devenir maîtres d’eux-mêmes, à établir des gouvernements responsables en supprimant les pouvoirs personnels d’où résultent les conflits intérieurs menaçants pour la paix générale. Ce petit livre expose la situation, il en montre les bons et les mauvais côtés, rappelant bien des choses curieuses oubliées ou ignorées du public pourtant si intéressé à les connaître, et ce qui est désirable pour écarter la crise ou en tirer le meilleur parti possible si elle éclate malgré tout. Quand on en aura commencé la lecture, on l’achèvera.




Herbert Spencer. Une autobiographie. Traduit et adapté de l’anglais, par Henry de Varigny. Un vol. (10 fr.). (Librairie Félix Alcan).

Si l’on connaît les idées philosophiques de Herbert Spencer, par ses œuvres, on savait fort peu de choses de l’homme. Son Autobiographie le fera connaître et apprécier. Tandis que ceux qui s’intéressent à l’œuvre seule en trouveront ici un commentaire très instructif — jusque sous la forme de critiques de Spencer par Spencer même — avec un exposé du processus de formation, de développement, ou d’évolu-