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BIBLIOGRAPHIE

le bord de la poche intérieure, et montre la petite étiquette de toile apposée là par les soins du tailleur ; l’étiquette porte son nom. Mais l’employé indique par son attitude qu’on se moque du règlement et qu’aucune de ces preuves fantaisistes ne réussira à le fléchir. Ce qu’il faut, ce sont les deux enveloppes. Si vous n’avez pas les deux enveloppes, allez au diable.

Eh bien ? cela a-t-il le sens commun, nous vous le demandons. N’importe qui peut se procurer assez aisément des enveloppes au nom de M. X… ou de M. Y… Il en traîne même parfois dans les rues, tandis qu’un anneau de mariage et une étiquette de tailleur, cela ne s’improvise pas pour les besoins d’une si petite cause. Qu’en pense cette Sainte Administration dont le culte est devenu en France la religion de l’État »

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BIBLIOGRAPHIE



Le Japon, histoire et civilisation, par le marquis de la Mazelière. Cinq volumes dont les trois premiers sont parus. (Librairie Plon-Nourrit), 8, rue Garancière.

Cet ouvrage est considérable. Son auteur avait publié, il y a quelques années, à la même librairie, un Essai sur l’histoire du Japon qui nous avait énormément instruit. Il témoigne à présent d’une érudition jusqu’alors inconnue des questions historiques, politiques, religieuses et sociales ayant trait à l’Extrême Orient. Nous renonçons à en présenter une analyse mais nous louons infiniment M. de la Mazelière d’avoir su nous montrer un Japon tel que l’ignorent la plupart des Européens, un Japon se développant normalement sous la double influence de son milieu et de la civilisation étrangère, de la civilisation unique qui a successivement dominé l’évolution de tous les peuples.

Ceux-là qui auront lu les trois premiers volumes parus : le Japon ancien, le Japon féodal et le Japon des Tokuguwa (la renaissance), s’expliqueront déjà aisément la transformation du Japon contemporain, transformation si mystérieuse pour beaucoup d’entre nous qui n’ont su l’expliquer qu’en présentant le Japon comme un pays « extraordinaire ». Ceux qui liront — bientôt, nous l’espérons — les volumes consacrés au xixe siècle connaîtront le Japon d’aujourd’hui avec ses mérites et ses tares. M. de la Mazelière aura ainsi rendu un grand service, non seulement aux savants égarés, mais à l’opinion publique toute entière. Elle a conçu du Japon une idée absolument fausse qui lui fait juger tous ses actes avec une exagération parfaitement ridicule. Le Japon est pour nous un rival éventuel qu’il nous faut avant tout bien connaître. Nous ne saurions faire ici un plus vif éloge de l’ouvrage de M. de la Mazelière qu’en vous disant, lecteur, que, l’ayant lu, vous connaîtrez le Japon vrai, le Japon tel qu’il est, tel qu’il vous était difficile de le connaître par aucun précédent ouvrage.