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REVUE POUR LES FRANÇAIS

mes qui ne seront certes pas des impérialistes et n’accepteront pas de se priver de commercer avec les États limitrophes pour le plus grand profit de l’Angleterre ; ils ne peuvent manquer d’exercer une énorme influence politique dans un avenir très rapproché.

Il est certain qu’il y a en tout ceci des éléments de séparation future et les hommes d’État britanniques qui jadis considéraient l’émancipation des colonies comme un fait nécessaire se montrèrent avisés.


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LE BON SENS, LES USAGES ET LA LOI

AU BUREAU DE POSTE



Un monsieur se présente pour toucher un mandat. Le matin, suivant son habitude, et dans la sage pensée de ne pas se laisser encombrer par les papiers inutiles, il a déchiré et jeté au panier les enveloppes de son courrier. Où trouver deux enveloppes entières à son adresse et dûment oblitérées par l’administration ? Il n’y en a plus chez lui. D’autre part, le mandat est urgent. Impossible de mettre la main sur une de ces cartes d’électeurs qui n’ont rien de plus pressé que de se glisser dans des endroits sombres où elles savent ne pouvoir être retrouvées que lorsqu’on n’en a pas besoin. Que faire ? Heureusement, le monsieur à une idée géniale, et c’est l’air assuré qu’il passe devant le guichet. Il appose ostensiblement sa signature au bas du mandat et le pousse vers l’employé accompagné de son porte-cartes rempli de cartes de visites. L’employé réclame les deux enveloppes sacramentelles. Le monsieur répond qu’il n’a pas d’enveloppes à son adresse, ayant coutume de les déchirer au fur et à mesure. Mais, puisque le porte-cartes ne suffit pas, voilà qui sera probant. Il tire de son doigt son anneau de mariage où ses nom et prénoms sont dûment gravés. L’employé sourit dédaigneusemet. Eh quoi ! Cela ne suffit pas encore ?… Le monsieur entrouvre alors son paletot, retourne