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REVUE POUR LES FRANÇAIS

choisirait un emplacement approprié situé dans la Nouvelle Galles du Sud mais à plus de cent milles de Sidney. On en trouva six qui répondaient aux exigences des futurs législateurs. Ayant procédé par élimination, il en resta un répondant au nom peu harmonieux de Dalgety ; mais alors la Nouvelle-Galles du Sud entra en scène, refusa Dalgety et offrit trois nouveaux emplacements… Le parlement fédéral devrait bien, en attendant, siéger sur deux bateaux qui feraient le tour de l’Australie avec une lenteur solennelle. Ce serait hygiénique, apaisant et moderne — et, qui sait ? peut-être cela donnerait-il une majorité : car la majorité demeure aussi introuvable que la capitale. Des trois partis entre lesquels se partagent les soixante-quinze membres de la Chambre des représentants, aucun n’a réussi à garder le pouvoir pendant un an. Le ministère Watson (parti ouvrier) et le ministère Reid (libre-échangiste) y ont vainement travaillé et il ne semble pas que le cabinet protectionniste, présidé par M. Deakin, doive être plus heureux. Il restera la dissolution et une consultation électorale à laquelle les femmes, cette fois, seront admises à prendre part.

Le traité sino-japonais.

Peu de mots à dire ; les faits parlent. La Chine accepte et reconnaît tous les transferts que la Russie a consentis au Japon mais elle adhère, de plus, à une occupation provisoire de la Mandchourie et y crée aux Nippons une situation tout à fait privilégiée. Elle leur concède pour quinze années le droit d’exploiter la ligne d’An-Toung à Moukden. Elle convient aussi de former une compagnie sino-japonaise en vue d’exploiter les magnifiques forêts du Yalou. Tout le monde sait que cette exploitation donnera d’immenses profits que la Russie avait déjà escomptés et qui seront maintenant partagés entre les hommes jaunes. Il n’y a pas à s’y méprendre et, du reste, c’était inévitable, le Japon et la Chine du Nord sont désormais des alliés à la façon de l’Allemagne et de l’Autriche ; alliés de sang proche dont les uns, les plus faibles, vont travailler sous la direction des autres pour le profit commun de la race.

Maladresse autrichienne.

Le traité de commerce — et de politique — que la Sobranié bulgare a voté par acclamation et devant lequel les menaces de l’Au-