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REVUE POUR LES FRANÇAIS

d’avoir aggravé la misère, aura bien satisfait à la loi d’harmonie universelle dont l’observance demeure la condition de notre bonheur.

Le lecteur voudra bien excuser ce préambule un peu long à l’exposé que nous lui avons promis. Il nous a paru nécessaire, avant tout, d’opposer quelques arguments positifs aux raisonnements spécieux des ennemis de l’idée coloniale. Ayant défendu la cause, nous allons lui présenter l’œuvre, en caractérisant successivement les progrès de l’expansion française dans chaque partie du monde.


L’AFRIQUE FRANÇAISE


Les territoires d’Afrique, protégés et administrés par la France, couvrent à peu près 10.700.000 kilomètres carrés, soit plus du tiers de ce continent. Ne nous laissons pas éblouir ni écraser par l’énormité du chiffre — une grande partie de ces territoires sont désertiques et sans valeur actuelle, — retenons plutôt l’étendue des possessions françaises dignes d’exploitation immédiate : plus de quatre millions de kilomètres carrés, superficie équivalente à la moitié de l’Europe continentale. Elles contiennent environ trente millions d’habitants indigènes et présentent, de l’Algérie à Madagascar, une infinie variété d’aspects, de climats et de « possibilités ».

L’Algérie.

L’Algérie est la plus proche de nos colonies, si proche qu’on l’a considérée comme un prolongement de la mère-patrie en y taillant trois départements administrés comme tous les autres et rattachés au ministère de l’intérieur. Elle présente cette particularité historique qu’elle n’a pas cessé d’être — au moins nominalement — une colonie vassale de l’étranger depuis l’époque où les Carthaginois y fondèrent leurs première comptoirs au ixe siècle avant notre ère. Aux Carthaginois succédèrent les Romains (146 avant J.-C), les