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REVUE POUR LES FRANÇAIS

cun des professeurs fasse appel de temps à autre à des conférenciers spécialistes pour l’aider dans sa tâche.

On remarquera que de courtes études sont prévues. Sans proposer la suppression absolue des devoirs, nous croyons déplorable la manie des « compositions », problèmes écrits, etc., qui s’est répandue dans l’instruction. C’est la classe qui doit être coupée de brèves études pendant lesquelles les élèves se préparent à traiter avant le professeur le sujet qu’il abordera ensuite ou bien à rendre compte, en les résumant, des sujets qu’il vient de traiter. Les leçons récitées seront brèves et ne viseront qu’à l’entretien de la mémoire littérale. Les professeurs donneront le plus souvent des recherches de bibliothèques à faire à leurs élèves et c’est pourquoi les bibliothèques présentent sur le plan d’aussi vastes dimensions ; ce sont, en somme, des salles de travail. L’élève reçoit mission d’approfondir un sujet ; il doit chercher dans le catalogue les indications des ouvrages susceptibles de le renseigner et suivre son sujet dans les dictionnaires encyclopédiques. On le charge également de rapports, de levés de plans, de recherches statistiques, de tout ce qui peut à la fois ouvrir son intelligence et développer son initiative.

Quant à l’enseignement des langues, ce doit être une perpétuelle concertation et on se tiendra complètement en dehors de la grammaire et de la syntaxe dont les principales règles ne s’apprendront que par l’usage. Une classe sur trois sera consacrée au grec et au latin, les deux autres à l’anglais, l’allemand et l’espagnol. Le grec est prononcé à la moderne. On commencera toujours par faire lire tout haut une page d’un auteur facile ; pendant la lecture, les élèves, tant par la réflexion qu’avec l’aide de leur dictionnaire de poche, s’efforceront de démêler le sens du morceau et feront connaître le résultat de leurs efforts.

Pour les langues autres que le latin, on fera souvent usage de journaux et de revues ; par exemple on lira successivement un journal allemand et un journal espagnol ou anglais. Le professeur attirera l’attention des élèves sur les différences d’une langue à l’autre et les leur fera parler en phrases courtes et pratiques. Cet enseignement doit demeurer étranger à toutes préoccupations littéraires et revêtir un caractère exclusivement utilitaire. Si les journaux servent de textes de versions, les thèmes doivent être empruntés à la correspondance usuelle et d’affaires. Le professeur fera rédiger par ses élèves une petite gazette hebdomadaire en plu-