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REVUE POUR LES FRANÇAIS

appel pour lui confier la formation du premier âge, c’est la géométrie. On entend bien que nous n’avons pas voulu ici développer ce sujet ; nous l’indiquons seulement dans l’espoir que le 14 Juillet qui marquera la chute de cette Bastille mentale ne saurait tarder. On pourra faire de cet anniversaire-là une seconde fête nationale que tout le monde fêtera joyeusement : ce sera la fête de l’intelligence libérée.


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L’ARMÉE FRANÇAISE EN 1906



Tel est le titre du livre qu’a récemment fait paraître, précédé d’une préface du général Langlois, M. L.-L. Klotz, député de la Somme, rapporteur du budget de la guerre. Nous ne pouvons donner à nos lecteurs un compte-rendu complet de toutes les matières traitées dans ce volume ; certains sujets offrent, en effet, un caractère trop technique mais nous nous arrêterons sur les trois points suivants : l’armée est-elle prête ? Qui pourrait être rendu responsable de l’insuffisance de sa préparation ? Quelle est la meilleure manière d’éviter les fautes commises dans le passé ?

En ce qui concerne la première de ces questions, on est obligé de reconnaître que tout n’était pas prêt lorsqu’éclata l’incident créé par Guillaume ii au sujet du Maroc et voici pourquoi. En 1891, les Chambres décidèrent que la troisième section du budget de la guerre, celle qui a trait aux « constructions neuves et aux approvisionnements de réserve », serait dotée d’un crédit annuel. Or, le programme de 1900 affectait une somme globale de 972 millions à ce chapitre ; mais de 1901 à 1905 la dépense s’éleva à peine à 200 millions. C’est à ce fait de parcimonie que l’armée française a dû de n’être pas dans un état de préparation suffisante à un des moments les plus critiques que le pays ait traversé depuis 1870. Et ce qui est très remarquable, c’est qu’en comparant les dépenses extraordinaires des budgets de la guerre en France et en Allemagne, « on observe que la dépense allemande qui, en 1904, était triple, est, en 1905 du quintuple, pour dépenses extraordinaires,