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générale. Que le nom de Monroë soit invoqué, comme le firent Polk et Cleveland, qu’il soit passé sous silence comme le préféra faire Seward, il est certain que l’opinion publique considère que la politique extérieure du pays, au moins en ce qui concerne les relations des territoires américains avec les puissances étrangères, est et doit être dirigée par la doctrine de Monroë. La formule « l’Amérique aux Américains » résume admirablement dans l’esprit populaire l’essence de la doctrine, et c’est sous cette forme qu’elle s’est répandue dans le monde. Les diplomates, gens d’opportunisme par excellence, et les hommes politiques, qui portent le poids des responsabilités, invoquent le nom de Monroë ou le passent sous silence suivant le procédé qui leur paraît le meilleur pour la solution du conflit qu’ils ont à régler, mais dans le fond, et au point de vue pratique, c’est ce qu’il y a d’intéressant à retenir, homme de la rue et ministre sont d’accord pour réduire de plus en plus au minimum et pour écarter définitivement à la longue toute intervention étrangère dans les affaires et sur le sol de l’Amérique. L’un et l’autre y sont puissamment aidés par l’autorité magique d’un nom, autorité qu’on peut discuter, sans doute, mais dont on ne peut nier l’influence très efficace.


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L’État indépendant du Congo


La politique de l’État indépendant du Congo a fait l’objet de polémiques incessamment renouvelées depuis plusieurs années. Au moment où les journaux viennent de publier les détails de sa réorganisation administrative basée sur le rapport d’une commission d’enquête analogue à celle qui suivit la mission récente de Brazza au Congo français, il nous paraît intéressant d’indiquer brièvement l’exceptionnelle valeur de ses territoires.



Ouvrez un atlas centenaire à la carte d’Afrique, vous verrez au centre une tache blanche dénommée, faute de mieux, terra inco-