LA PSYCHOLOGIE PHYSIOLOGIQUE DES PROTOZOAIRES
Que la conception mécanique du monde s’accorde on non avec telle ou telle philosophie, il faut s’y tenir : c’est notre ancre de salut. Sans elle, l’esprit humain est fatalement entraîné à la dérive dans le rêve et la folie. Confinée dans l’expérimentation et dans l’observation, la science ne sait rien et ne peut rien savoir de ce qui ne tombe pas sous l’observation ou n’est pas matière d’expérience. Sans doute, l’observation peut être inexacte et l’expérience fautive. Avant Galilée, la pesanteur et la légèreté des corps étaient considérées comme des propriétés absolues. Dans la doctrine des éléments, il y avait des corps absolument lourds, tels que la terre, des corps absolument légers, tels que le feu. Cette doctrine aristotélicienne était erronée ; l’observation sur laquelle elle reposait était insuffisante, mais spécieuse. En déterminant mathématiquement la loi de la chute des graves, en montrant que la pesanteur est une propriété générale de tous les corps, et que les mouvements ascendants ou descendants des corps dépendent du rapport de leur gravité avec celle du milieu, Galilée dissipa la fausse apparence qui avait dominé l’esprit d’Aristote.
Mais la théorie de la pesanteur qu’on trouve dans la Physique et le Traité du Ciel aurait été dénuée de tout caractère scientifique, si Aristote avait insisté plus que l’auteur des Dialoghi delle nuove scienze sur la tendance naturelle des corps à tomber ou à s’élever. Toute tendance, qu’elle se réalise ou non sous forme de mouvements, implique l’existence d’une perception au moins élémentaire. Il n’est pas impossible que l’étoffe de l’univers, quelle qu’elle soit, possède, comme la matière vivante, qui est faite de cette étoffe, un double aspect, à la fois mécanique et psychique. Il est possible que les éléments avec lesquels nous construisons le monde, soient des monades et non pas des atomes. Le monisme hylozoïste serait le vrai. Mais le
