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Ces faits rendent compte, il me semble, des contradictions que l’on rencontre quelquefois lorsqu’on cherche à contrôler les expériences de Wundt, tendant à montrer que l’on produit un allongement du temps de réaction en troublant l’attention par une excitation d’un autre sens. Un sujet étant disposé pour l’observation du temps de réaction aux excitations cutanées : on prend un certain nombre de temps, puis on modifie l’éclairage, soit en augmentant l’intensité lumineuse, soit en interposant un verre rouge, ou bien on met un diapason en vibration, le temps de réaction diminue tout d’abord,

[Image à insérer]

Fig. 1. — a, signal de l’excitation ; — b, réaction pléthismographique ; — c, tracé du diapason dont les vibrations sont rendues confuses par la réduction photographique ; — d ; e, temps de réaction = 0′′18.

mais, au bout d’un temps variable pour chaque sujet, le temps s’allonge pour devenir plus considérable qu’au début de l’observation. Si, au lieu d’intervenir avec une excitation continue, on produit des excitations courtes, variées et inattendues, concurremment à l’excitation à laquelle le sujet doit répondre, on obtient des résultats confirmatifs de ceux de Wundt, la durée du temps de réaction augmente.

Les mêmes variations du temps de réaction se produisent sous l’influence des émotions. Il est probable que toutes les émotions agréables ou sthéniques que nous avons vues s’accompagner d’augmentation de la force musculaire et de la sensibilité et de modifications corrélatives de la circulation s’accompagnent aussi d’une diminution de la durée du temps de réaction, et que les émotions