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talen Eindrücke, zu ihrer Umarbeitungen in Vorstellungen, zu deren Zerstreuung und Combination, zu ihrem Uebergange in Strebungen und zur Entladung der Bewegungsimpulse dar. »

Quelle que soit l’importance de ce travail de Griesinger, il nous paraît que ce qu’il s’y trouve de plus intéressant, c’est le mot même de réflexe psychique. En effet, nulle classification, nul essai de synthèse, nulle analyse des transitions par lesquels le fait réflexe brut devient peu à peu une action admirablement intelligente et compliquée. Aussi ne faut-il pas s’étonner que, malgré l’autorité de l’auteur, la distinction des réflexes en simples et psychiques n’ait pas pris place dans la science. En effet dans aucun traité classique de physiologie ou de psychologie, on ne mentionne les réflexes psychiques.

Nous devons pourtant signaler à titre d’exceptions le livre de M. Setchenoff et un ouvrage de M. Bonatelli.

En 1863, M. Setchenoff, l’éminent physiologiste russe, publia en russe un livre ingénieux et profond, intitulé : Actions réflexes du cerveau. Cet ouvrage, dont la traduction française a paru seulement en 1884 (Études psychologiques, trad. par M. Derely, avec introduction de M. Wyrouboff, 1 vol.  in-8o, chez Reinwald), contient une exposition très nette des relations qui unissent le réflexe médullaire, simple, avec le réflexe cérébral, très complexe.

Pour la première fois peut-être depuis Descartes, l’analogie entre les actes psychiques et les actes réflexes se trouve établie avec précision. M. Setchenoff étudie d’abord les mouvements involontaires, et il montre que l’excitation des nerfs sensitifs, accompagnée ou non de conscience, entraine un mouvement qui suit immédiatement l’excitation. Au contraire, pour les actes psychiques, il y a un apprentissage de la sensation. Celle-ci, grâce à cette éducation progressive, devient de plus en plus nette. Il se fait des associations entre la sensation présente et la sensation ancienne. Ainsi, par la répétition fréquente des actions réflexes associées, l’homme apprend à grouper ses mouvements ; il acquiert en même temps la faculté de les arrêter.

Quelle que soit la variété des actes que nous accomplissons, la cause première est toujours dans l’excitation sensitive venue du dehors. Tous nos actes sont donc, à un certain point de vue, réflexes. C’est un point fondamental que M. Setchenoff met admirablement en lumière.

M. Setchenoff compare ensuite le désir avec la volonté, et il montre que ces deux phénomènes psychiques ont au fond le même caractère, c’est-à-dire une provocation par un fait extérieur. Le point sur lequel spécialement il insiste, c’est sur l’habitude de la sensation, et sur les groupements nouveaux qu’elle détermine par association. Toutefois ce qu’il dit de l’habitude n’est pas très clair, et il parle à peine de l’association, qui selon nous, comme on le verra dans la suite de ce travail est le fait essentiel de tout acte psychique. Le livre de M. Setchenoff, quoique ayant par son style et sa forme