Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXV, 1888.djvu/529

Cette page n’a pas encore été corrigée
519
RICHET.les réflexes psychiques

psychiques que la volonté ne peut pas gêner ou ralentir. Il y en a qu’une volonté forte peut ralentir ou arrêter. Il y a en a d’autres qu’un léger effort de volonté peut arrêter : et enfin il y en a qui ne se produisent que si la volonté vient les aider puissamment.

Il est donc tout à fait impossible de tracer une démarcation qui ferait deux classes de mouvements : mouvements réflexes d’une part, mouvements volontaires de l’autre ; car certains mouvements réflexes sont tellement autorisés par la volonté, et même aidés par la volonté, qu’ils deviennent presque volontaires.

Il est à remarquer que les mouvements qui ont le plus franchement le caractère réflexe sont les mouvements réflexes d’organisation. Ceux-là, profondément inhérents en nous, ont tout à fait le caractère d’une réponse fatale à l’excitation périphérique, et leur nature réflexe ne peut être méconnue de la conscience. Au contraire les réflexes d’acquisition, dont la complication parfois est extrême, paraissent bien moins réflexes que les réflexes d’organisation. Ce sont ceux-là que la volonté semble autoriser, aider, favoriser, de sorte qu’ils sont à demi volontaires, sans cesser pourtant d’être stimulés par un excitant extérieur.

Ainsi le caractère volontaire d’un mouvement semble être lié à sa complication. Quand la conscience saisit nettement le rapport qui unit l’excitant périphérique et la réaction motrice, elle range cette réaction motrice dans la classe des phénomènes réflexes. Mais, si cette relation est plus obscure, si une longue et compliquée élaboration intellectuelle, due à des souvenirs individuels et à des associations,

[Image à insérer]

Fig. 6.

réunit l’excitant à la réaction, nous sommes tentés