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1887 à Berlin chez G. Reimer. Il comprend deux parties : la première, publiée par M. Ludwig Stein, avec la collaboration de MM. Hermann Diels, Wilhelm Dilthey, Benno Erdmann et Édouard Zeller, contient des articles de Zeller, de Diels, de Ziegler, de Paul Tannery, d’Eugène Pappenheim, de Stein et de Benno Erdmann ; la seconde, publiée par M. Stein avec la collaboration de MM. Bywater, H. Diels, W. Dilthey, B. Erdmann, Schurmann, Paul Tannery, Felice Tocco et E. Zeller, contient des comptes rendus annuels signés par Diels, B. Erdmann, W. Dilthey, Bywater et Schurmann.

Édouard Zeller. L’histoire de la philosophie, son but, ses procédés. — L’éminent auteur de la philosophie des Grecs expose, avec sa compétence incontestée et sa clarté ordinaire, le but que doit se proposer l’historien de la philosophie et la méthode qu’il doit employer : il distingue avec raison le récit et l’explication du passé ; il demande que l’historien n’oublie jamais de séparer les deux choses pour ne pas s’exposer à confondre ses conjectures avec les faits ; il insiste sur la nécessité d’examiner l’origine et l’authenticité des sources, d’en réunir, d’en comparer et d’en apprécier les données, de déterminer d’une façon précise la valeur des hypothèses que l’on hasarde quand les textes sont muets, obscurs ou contradictoires. Il essaye ensuite de montrer quels problèmes il faut résoudre pour replacer chaque système dans ses liaisons historiques et en donner une explication satisfaisante : « À tous ceux, dit-il en terminant, qui veulent travailler avec nous à résoudre ces problèmes en suivant une méthode strictement historique, nous offrons d’exposer librement dans les Archives pour l’histoire de la philosophie les opinions et les résultats auxquels ils sont arrivés ; nous suivrons avec attention, dans nos comptes rendus de l’année, tous les essais qui auront pour but de contribuer, par de nouvelles recherches, au progrès de notre science ; nous noterons les résultats scientifiques qu’ils auront atteints. L’exposition historique est toujours l’œuvre d’individus qui représentent les faits comme ils leur ont apparu ; … mais la matière qui en constitue le fond est assez riche, elle exige une préparation scientifique assez complexe pour rendre nécessaires les efforts réunis d’un grand nombre de chercheurs : faciliter cette réunion des forces scientifiques de manière à les faire coopérer toutes à la constitution de l’histoire de la philosophie, tel est le but que se propose notre Revue. »

H. Diels. Phérécyde de Syros. — Le savant auteur des Doxographi Grœci commente d’une façon fort intéressante un passage de Diogène Laerte (I, 119) où il est question du γέρας, diversement expliqué par Tiedemann, Brandis et Zeller ; il croit pouvoir rattacher Phérécyde à Anaximandre.

Théobald Ziegler. Un mot sur Anaximandre. — Ziegler explique, en le rattachant à des théories qui sont déjà dans l’Iliade, le mot ἀδικίας que contient un passage fort célèbre et fort discuté de Simpli-