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l’aide d’un appareil spécial, la pression peut être produite sur le bout d’un doigt, de façon à être parfaitement graduelle et à produire une augmentation ou une diminution, dans un nombre de secondes qui peut être calculé exactement. Parmi les principaux résultats, notons ceux-ci : la perception de la continuité semble impossible. Le sujet en expérience ne peut pas avoir un sentiment de croissance ou de décroissance continue. L’attention choisit entre les différents degrés de pression pour les comparer et la comparaison ne se fait pas toujours avec le degré initial qui, d’ailleurs, on doit le remarquer, ne peut jamais être qu’un souvenir. Il est difficile d’admettre que, dans certains cas, la sensation ne change pas en qualité, à mesure qu’elle change en quantité, et qu’en définitive la continuité n’est qu’inférée. La conscience paraît plutôt apte à frapper les touches d’un piano qu’à les glisser tout au long. En somme nous ne connaissons presque rien des pressions inférieures à cinq ou dix grammes. À mesure que l’on approche des pressions minima, nous sortons des limites dans lesquelles la loi psychophysique est valable.

Ladd Franklin. Méthode pour la détermination expérimentale de l’horoptère. L’analyse de cet article serait peu intelligible en l’absence de la planche et des nombreuses figures qui l’accompagnent.

Jastrow. La loi psychophysique et les grandeurs des étoiles. On a assigné une grandeur aux étoiles à l’époque où il n’y avait pas de méthode objective pour mesurer la lumière qu’elles émettent : l’œil seul servait de photomètre psychique. Il est important pour la loi psycho-physique de comparer les deux manières de procéder, l’ancienne qui est subjective, la nouvelle qui est objective. D’après une classification qui date d’Hipparque (150 av. J.-C.), les étoiles visibles à l’œil nu ont été réparties en six grandeurs. Ces grandeurs, qui forment pour l’esprit une série arithmétique décroissante, ont-elles, avec la série géométrique décroissante formée par les quantités photométriques de lumière émise, le rapport qui est indiqué par la loi de Weber ? La conclusion de l’auteur, c’est que la loi qui règle le rapport d’intensité lumineuse entre une étoile et celles qui sont immédiatement au-dessus ou au-dessous d’elle se conforme à la formule de Fechner, avec cette réserve que le rapport, au lieu d’être parfaitement constant, décroît légèrement avec l’éclat d’étoile.

La deuxième partie de ce numéro est consacrée au compte rendu de dix ouvrages ou mémoires récents sur des questions psychologiques. Ces comptes rendus sont étendus et faits avec beaucoup de soin.


Archiv für Geschichte der Philosophie.

Band. I Heft ; 1 vol.  in-8o , 160 pages.

La Revue philosophique a annoncé en mai 1887 l’apparition d’une nouvelle Revue allemande, spécialement destinée à l’histoire de la philosophie. Le premier numéro de cette publication a paru en octobre