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ANALYSES.h. schuchart. Les lois phonétiques.

gique ? L’indétermination est précisément le caractère du jugement non quantifié ; l’avantage logique de la quantification, c’est d’écarter cette indétermination de la pensée. » Mais nous ne pouvons plus nous rallier à l’avis de M. Nedich lorsqu’il ajoute : « Le jugement quantifié ne contient, comme tout jugement, qu’une seule proposition, et ce que Mill regarde comme une seconde proposition n’est qu’une conséquence immédiate de la première ; mais par cela même qu’elle s’en déduit immédiatement, elle semble faire partie intégrante du jugement. » On est tenté de répondre avec Mill : « Si le jugement tous les triangles équilatéraux sont tous les triangles équiangles, n’est qu’un seul jugement, qu’est alors la proposition tous les triangles équilatéraux sont équiangles ? une demie peut-être ? »

Nous ne suivrons pas M. Nedich dans son argumentation. Nous dirons deux mots de la nouvelle classification des jugements. Quand on quantifie le prédicat, chacune des anciennes divisions, désignées par les symboles bien connus, A, E, I, O, se subdivise en deux autres. Il en résulte huit formes de jugements, qui sont identiques avec celles indiquées par Bentham.

M. Nedich ne s’arrête pas à la théorie nouvelle du syllogisme, qui est d’un intérêt purement pratique. Il a hâte de montrer l’avantage théorique de la quantification, ses rapports avec la détermination de Wundt. Les idées de Hamilton ont conduit à regarder le jugement comme une équation logique, considération qui permit de créer une logique algorithmique. Boole le premier tenta un essai dans cette voie. Son but n’était pas de ramener la logique à l’algèbre, mais de fonder pour elle un calcul semblable au calcul mathématique. Un tel calcul présuppose nécessairement que l’on regarde les concepts comme des quantités logiques, et les jugements comme des équations entre ces quantités. Quoi qu’en dise M. Venn, disciple de Boole, cela n’est possible qu’en quantifiant le sujet et le prédicat. Avoir créé la quantification, tel sera l’éternel mérite de Hamilton et de sa doctrine.

Ed. Schmidt.

Hugo Schuchardt.Ueber die lautgesetze gegen die jung-grammatiker (Les lois phonétiques contre les néogrammairiens).

Depuis longtemps, il existe un complet désaccord entre les néogrammairiens et les autres au sujet de différentes questions linguistiques. Dans le présent article, M. Schuchardt attaque les premiers à propos de la proposition que les lois phonétiques n’admettent aucune exception dans un seul et même dialecte et dans une seule et même période.

C’est au moyen de la méthode déductive qu’ils cherchent à justifier leur doctrine et à la faire entrer dans la science. Son travail a pour objet l’examen de cette assertion.

L’expression « lois phonétiques » est défectueuse, dit-il, sous un