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société de psychologie physiologique

4o Les personnes qui doivent observer le sujet de près, connaisse tous les détails ou le moment exact de l’expérience ;

5o L’expérimentateur touche le sujet, dans une expérience où les mouvements et leurs directions entrent en jeu ;

6o L’on ne tient pas compte de l’influence possible des émanations matérielles, là où il s’agit de trouver une personne ou un objet ;

7o La pensée est accompagnée de gestes attractifs ;

8o La pensée est accompagnée de bruits qui peuvent indiquer les intentions, les moments donnés, les approbations ou les dénégations ;

9o Il est impossible de s’assurer que le sujet a eu une connaissance antérieure des détails qu’on lui demande ;

10o On a affaire à un sujet éduqué, habitué à un certain ordre dans les essais répétés, ou dans les circonstances plus ou moins inaperçues, qui accompagnent invariablement certains essais.

II. La suggestion mentale vraie.

Ce phénomène existe. Il a une base physique, et présente plusieurs degrés d’évolution, à savoir :

1o Transmission des maladies ;

2oTransmission des douleurs ;

3oTransmission des sensations objectives ;

4o Transmission des sentiments ;

5o Transmission des idées ;

6o Transmission de la volonté.

L’évolution commence par une action proche, palpable et assez commune, et arrive à son point culminant dans une communication à distance, phénomène très rare, mais constaté dernièrement dans une série d’expériences[1] par MM. Gibert, Pierre Janet, F. Myers, A. Myers, Marillier et le soussigné.

Vu l’étrangeté du phénomène de la suggestion mentale en général, qui se trouve momentanément en opposition apparente avec les lois physiologiques admises, il est à désirer que les observateurs prennent des précautions exceptionnelles, non seulement par rapport aux expériences à faire, mais aussi dans les comptes rendus des expériences. Il est à désirer :

1o Que les détails des expériences soient toujours fixés au sort ;

2o Qu’on note soigneusement les caractères physiologique, psychologique et pathologique des sujets avec lesquels les expériences réussissent et de ceux sur lesquels elles ne réussissent jamais. Il est surtout absolument nécessaire qu’on indique à l’aide de l’hypnoscope si la personne est hypnotisable et à quel degré ;

3o Qu’on décrive également l’état momentané du sujet pendant l’expérience ;

  1. Les expériences ont eu lieu au Havre les 21-24 avril 1886.