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nées du sens intime et conséquemment des images qui entrent dans la constitution du moi.

Nous pouvons donc établir dans le tableau de nos représentations mentales des divisions bien tranchées correspondant :

1o Au monde extérieur ;

2o À notre moi psychique ;

3o À notre corps.

Mais, comme nous venons de le faire observer, les représentations mentales relatives à notre corps présentent un caractère mixte, les unes sont objectives comme celles du monde externe, les autres subjectives. Si donc nous divisons le tableau des images en deux parties, l’une objective, l’autre subjective, la région correspondant à notre corps se subdivise elle-même en deux parts : l’une se joint aux représentations mentales externes, l’autre aux représentations mentales internes en se confondant avec la région du moi psychique.

Le domaine propre du moi ne comprend donc qu’une portion restreinte de nos représentations mentales. Une grande partie de notre activité cérébrale consciente lui est extérieure, en sorte que les limites du moi sont beaucoup plus restreintes que les limites de la conscience. Elles les dépassent cependant dans un certain sens. Il y a de l’inconscient dans la région subjective comme dans la région objective, et chacun des trois départements peut se partager en une portion consciente et une portion inconsciente.

Le schéma suivant résume et rend plus claire cette tentative de classification.

[Image à insérer]

Appliquons ces données psychologiques aux états décrits sous le nom de maladies de la volonté.

À l’état normal, l’acte volitionnel réveille l’image des actes volitionnels antérieurs, se fusionne avec elle — avec le moi.

Il faut donc, lorsque l’impulsion part d’un point des régions objectives, que le réflexe passe par la région du moi, qu’il s’y annexe, pour ainsi dire, les impulsions dynamogéniques ou inhibitoires appartenant au moi qui alors le fait sien et le transforme en volition.

Si, comme cela a lieu dans certains cas, le réflexe se rend directe-