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naissait ouvertement Ramus pour son chef[1]. De plus, M. Veitch cite comme les principaux logiciens français contemporains MM. B. Saint-Hilaire, Franck, Vacherot, Tissot, Duhamel, Waddington, Duval-Jouve, Pellissier, Delbœuf, et ne parle ni de M. Lachelier, ni de M. Liard. Il n’y a donc pas que les Français qui ne se tiennent pas au courant de ce qui se fait à l’étranger.

La disposition typographique de l’ouvrage où les parties les plus difficiles et les moins essentielles sont imprimées en plus petits caractères servira aussi à guider les étudiants.

À quelle école maintenant appartient M. Veitch ? À l’école de Hamilton, et ce sont les vues des Lectures on Logic qu’il expose, complète et défend. Nous trouvons par suite dans cet ouvrage beaucoup de critiques de la logique de Mill (surtout ch.  XIII, pp. 138-148). Les théories de Hamilton sur la quantification du prédicat et la syllogistique qui en est la suite sont adoptées comme complément des théories d’Aristote. On s’étonne de ne trouver aucune allusion aux théories nouvelles du jugement importées d’Allemagne, ni même au calcul logique de Boole, ou à la logique par substitution de M. Stanley-Jevons. Il y a là une lacune qu’explique peut-être le but élémentaire du livre. Malgré cela, cet ouvrage peut rendre des services et même remplacer avec avantage les Lectures on Logic. Il condense et enchaîne les théories de l’école de Hamilton et nous fait connaître les réponses de cette école aux critiques de l’empirisme. M. Veitch est un digne élève de son maître, ce n’est pas là un éloge de mince valeur.

G. Fonsegrive.

Will. Davidson. The logic of definition explained and applied. 1 vol.  in-8o, XXIV-353 pages. Londres, Grenn, 1885.

M. Davidson, en écrivant cet ouvrage sur la Logique de la Définition, a cédé à de légitimes préoccupations. Il a remarqué combien les discussions philosophiques, morales et même purement scientifiques, étaient rendues difficiles par le peu de précision et de consistance qu’offre le sens des mots qu’on emploie. La source des malentendus, par suite, de beaucoup d’erreurs et de discussions qui portent à faux, se trouve donc dans des définitions flottantes, incomplètes ou inexactes. Le remède à cet état de choses consistera donc à faire d’abord une théorie logique de la définition, puis à mettre en harmonie avec cette théorie la définition des mots dont le sens est le plus controversé dans les sciences et dans la philosophie. C’est tout le plan du livre de M. Davidson.

L’auteur commence par poser en principe qu’il est nécessaire de faire du langage une expression de la pensée aussi adéquate que possible.

  1. Voy. sur ce point : Præcognitorum logicorum tract., III, à Barth. Keckennarno. Hanovri, 1606. Introd. — In P. Rami dialectica duos libros, etc. Frederico Borrhiuso, Londres, 1535, — etc.