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que la méthode psychologique libre de tout préjugé métaphysique ou métempirique. Mais, malgré tout, il faut reconnaître que la nature de la conscience est inconnaissable, qu’elle est un degré spécial de l’activité psychique qui accompagne toujours la sensation, et qu’elle ne peut se confondre avec la connaissance. Le problème de l’origine de la conscience est également insoluble.

Revue synthétique. — V. Rabbeno : L’évolution religieuse contemporaine. — G. Bonelli : Le problème de la morale dans la philosophie scientifique (critique approfondie des doctrines de Fouillée et Guyau).

La Rivista di filosofia scientifica, avec M. E. Morselli pour directeur, comme nous en avons informé nos lecteurs, paraît depuis le mois de janvier en fascicules mensuels de 64 pages. Les deux premiers numéros publiés depuis cette transformation, un peu allégés en fait d’articles de fond, laissent une plus grande place à la revue bibliographique et à la revue des périodiques.

Rivista italiana di filosofa.
(Dicembre 1885. — Febbraio 1856.).

Comme l’annonce le titre ci-dessus, l’ancienne revue de M. T. Mamiani a changé de nom en même temps que de directeur. Quant à l’esprit de la nouvelle direction, le voici indiqué par M. L. Ferri dans la préface de la nouvelle revue. Elle entend se mouvoir avec indépendance sur le terrain de la libre recherche et de la critique de la connaissance. Tout en montrant les défauts et les lacunes de toutes les doctrines, tout en se gardant des ambitions systématiques, elle cherchera à recueillir, en toute matière, des conclusions positives, qui fonderont, avec le temps, un dogmatisme démontré. Elle estime que la critique des idées, jointe aux efforts des sciences de la nature, permettra de démontrer un jour ces idées essentielles de Dieu, d’esprit, de liberté. Elle donnera aussi une grande importance aux questions intéressant la pratique de la vie, et spécialement aux œuvres et aux théories pédagogiques, de provenance italienne et étrangère.

F. Tocco. Questions platoniques, à propos du livre de Teichmüller : Les polémiques littéraires au quatrième siècle av.-J.-C. — F. Masci. Sur la nature logique des connaissances mathématiques (suite et fin).

R. Boba. Sur un travail du prof. L. Ferri sur l’idée de substance. Le mot substance s’entend communément d’un être circonscrit dans de certaines limites (quantité) et déterminé de certaines manières (qualités). Ces deux aspects, séparés par l’abstraction, sont toujours unis dans la perception. Le sens commun accorde à l’idée de substance une valeur objective, et considère comme telle cette unité individuelle que le criticisme et le positivisme en général ont réduit à un pur pensable ou à un nom, et l’associationnisme à un produit de la répétition et de habitude. Le sens commun concorde avec l’opinion d’Aristote, pour qui les individus sont vraiment et proprement substances et unités,